L’information
quand on en parle
Avant d'entamer le sujet de
la veille, de l'intelligence économique ou du knowledge management, il m'a paru
indispensable de poser certains principes expliqués en cours dans les écoles ou
cycles de formation en Intelligence économique ou définitions connues sur le
sujet principal : l'information.
La majorité de l’information utile à l’entreprise est déjà présente la plupart
du temps d'une forme ou d'une autre, en interne, les efforts essentiels de
l'entreprise ou de l'organisation consistent en fait en un travail de
formalisation. Ce que l'on qualifie en terme professionnel par l'Optimisation
des ressources déjà propres à l’entreprise (Classement, identification,…) Il
est vrai que lorsqu'on intervient en tant que Conseil pour le compte d'une
entreprise, on note souvent de grosses faiblesses de son système documentaire
et des gains d'efficacité sont toujours à obtenir avant d'envisager un système
plus évolué, ainsi tout travail commence d'abord de l'intérieur, un effort
« d'introspection » est avant tout nécessaire.
80% de l’information facilement disponible représente 20% d’utilité pour
l’entreprise et 20% du reste de l’information représente 80% d’utilité. Ce
principe peut être en général vrai, mai cela peut s'expliquer de manière tout à
fait différente. La "facilité peut s'exprimer part le manque de valeur
ajoutée apportée à cette information, au manque d'analyse qui en est fait par
rapport à un éventuel objectif voire une éventuelle stratégie.
Ce qui revient parfois à dire que l'utilité de l'information peut être
attribuée à partir du moment où on se fixe des objectifs ou une stratégie et
que l'on demande au système de veille d'y parvenir: Si on ne sait pas ce qu'on
cherche, on ne peut évaluer l'utilité ou la non utilité de celle-ci.
Sur les définitions académiques : l’Information Blanche :
Acquise légalement, facilement, gratuitement ou à faible coût, ayant peu de
portée stratégique, d'Information Grise : Acquise de façon «limite», cible
privilégiée des veilleurs ayant une portée stratégique élevée et en dernier
lieu d'Information Noire : n’entre pas dans le cadre de la veille, information
acquise illégalement, information de grande valeur...qui peut avoir une très
forte portée stratégique
Si ce type de typologie est utile pour donner un cadre légal
et tenter de donner des limites légales officielles mais qui sont toute
relative, notamment au système juridique qui l'impose. Cependant, toute
information stratégique qui permet de manière définitive ou conséquente à une
entreprise ou un territoire de gagner en compétitivité ou de gagner un avantage
concurrentiel ou technologique sur son concurrent tendra à être obtenue d'une
manière ou d'une autre en fonction des enjeux. Ainsi, si on cite les
informations financières sur les entreprises, les techniques de recherches sur
les bilans des entreprises allemandes ou anglaises ou les entreprises
françaises ne sont pas les mêmes : En France les entreprises sont tenues d'un
point de vue légal de publier leur bilans et ceux-ci sont d'ailleurs
disponibles sur Internet de manière plus ou moins gratuites (Informations
Blanches), ce qui ne sera pas le cas pour ses homologues (Informations Grises).
Définition pratiques complémentaires:
L'expérience montre qu'il
faut éviter de monter des systèmes de veille ou système d'information sans
qu'un minimum d'intelligence ou d'intelligibilité ait été apporté aux données
ou à l'information avant leur intégration, sinon on s'en remet à la puissance
de traitement du système informatique, ce qui fera certainement le bonheur des
fabricants ou éditeurs de solutions technologiques derniers cris. Il nous semble
essentiel de rappeler qu'à ce jour la machine n'a pu, contrairement aux
tentatives répétées et continues, montrer une réelle capacité d'intelligence.
Ainsi, il nous semble important de rappeler le rôle primordial de l'homme dans
tout processus relatif à l'information. Nous qualifierons "d'Information
froide" toute information qui ne sera pas rentrée dans un système
d'information après un passage entre les mains d'un analyste, responsable de
clientèle ou tout autre fonction dans l'organisation qui soit de près ou de
loin avec les processus de décisions. A contrario " l'Information
chaude" aura intégré une valeur ajoutée supplémentaire avant de rentrer
dans tel ou tel système.
Quand l’information alimente la stratégie
La stratégie d'entreprise
est rarement formalisée dans nos PME et TPE (et encore moins dans les
collectivités qui gèrent nos territoires, et bien souvent le chef d'entreprise
(le maire) fait office de cellule de veille, de système d'information, de
capteur quand il lit la presse ou quand il visite un salon ou un client sur le
lieu de vente. Malgré tout ceci, le cheminement décisionnel sera le même que
dans le cas d'une grande entreprise ou d'une grosse PME : l'information
récupérée, récoltée, analysée va alimenter une décision.
Ce type de constat peut être pris à la légère et on pourrait
s'en contenter, mais l'information pour la décision ne suffit plus de nos
jours, encore faut il avoir une vision stratégique écrite et formalisée. Dans
le cas contraire, l'information peut amener à une gestion par opportunités qui
peut porter des fruits à court terme mais qui ne conduit pas en général les
organisations (entreprises ou territoires) vers des développements durables et
une véritable création de richesses ou de valeurs...