Madame, Monsieur,
Les lobbys de l'agrochimie viennent de tenter un coup de poker magistral au Parlement
européen. Et il s'en est fallu de peu que les députés adoptent, sans même en avoir
conscience, un texte (1) qui aurait réhabilité sans conditions les pesticides tueurs
d'abeilles dans toute l'Europe...
...Un
texte qui aurait remis en question le rapport de l'EFSA, l'autorité
sanitaire européenne,
préconisant le retrait pur et simple des
néonicotinoïdes de tout l'espace européen...
Et tiré un trait sur plus
d'une centaine d'études dénonçant la toxicité exceptionnelle de ces
insecticides et leurs effets catastrophiques sur les abeilles,
l'environnement et l'avenir
même des cultures qui nous nourrissent
aujourd'hui...
Cette tentative scandaleuse des lobbys et des députés européens qui leur sont
favorables méprise les efforts acharnés menés par les apiculteurs et des millions
de citoyens à travers l'Europe pendant plus de dix ans pour sauver les pollinisateurs
et les cultures qui en dépendent.
Elle trahit surtout l'influence grandissante des lobbys de l'agrochimie auprès des
institutions européennes, et le détournement du processus démocratique au profit
d'une petite poignée d'intérêts particuliers.
Il
est encore temps d’agir : la façon la plus efficace de contrer, une
bonne fois pour toutes,
l’influence des lobbys agrochimiques, c'est
d'obtenir une interdiction réelle des pesticides
tueurs d’abeilles. Et
pour ça, un moyen de pression exceptionnel se présente à
ous - les élections européennes de Mai 2014.
D’ici peu, les candidats vont se mettre en campagne pour essayer de glaner nos voix.
C'est
une occasion unique de leur faire entendre, par une mobilisation
massive et immédiate
de millions de citoyens à travers toute l'Europe :
Nous refusons que les futurs députés européens censés nous représenter sacrifient
l’alimentation et l’environnement des générations futures pour satisfaire les profits
immédiats de quelques multinationales bien placées... Leur élection dépend de leur
engagement aujourd'hui !
S’il vous plaît, signez immédiatement l'Appel aux futurs députés européens pour faire
nterdire définitivement les pesticides tueurs d'abeilles en Europe.
Pollinis
fera suivre cet Appel à tous les candidats de votre circonscription qui
se présentent
aux élections européennes - au fur et à mesure que les
signatures nous arriveront.
Et s’il vous plaît, faites passer le message à vos amis et contacts de l’Europe entière,
pour mettre la pression aux candidats de tous les pays de l’UE !
Nous voulons les noyer
sous un flot de messages exigeant leur
engagement ferme à faire interdire définitivement les
néonicotinoides en
Europe s'ils veulent être élus (ou ré-élus).
Nous
les contacterons un par un, et nous ferons connaître à tous leur
position, avant les
élections. Les élections sont le seul moment où les
députés ont vraiment besoin de nous
rendre des comptes. Ils nous
suivront si nous sommes suffisamment nombreux à l'exiger.
Il
est grand temps d'agir : les lobbys n'en resteront pas là. Et les
tentatives pour blanchir
leurs produits vont se multiplier dans les mois
qui viennent si nous, citoyens européens,
ne nous dressons pas
massivement aujourd'hui pour exiger une interdiction totale et
définitive des néonicotinoïdes sur tout le territoire européen.
Regardez comment les lobbys s'y sont pris pour essayer de manipuler les institutions
européennes :
L'euro-députée
Anthea McIntyre, membre suppléante de la Commission agriculture et
connue pour relayer les intérêts des industriels britanniques au sein du
Parlement européen,
a commencé par déposer un texte intitulé « L'Avenir
du secteur horticole en Europe –
stratégies pour la croissance ».
A
l'intérieur de ce texte, noyées au milieu d'une cinquantaine de
recommandations pour
soutenir les entreprises européennes de la filière
horticole, une série de propositions
directement dictées par les firmes
agrochimiques –les seules à avoir été consultées
pour la rédaction de ce texte.
L'une
de ces propositions demandait, sans aucune argumentation, la
réhabilitation pure et
simple des insecticides néonicotinoïdes
partiellement interdits en Europe, sur certaines
cultures et àcertaines
périodes de l'année.
Alertés,
une poignée de députés se sont dressés pour exiger le retrait immédiat
du texte.
Et ils ont heureusement été entendus à une très courte
majorité par les autres députés.
Pour cette fois…
C'est pour leur barrer la route une bonne fois pour toutes que je vous demande de signer
au plus vite l'Appel aux futurs députés européens. Pour rendre les institutions
démocratiques européennes aux citoyens qu'elles sont censées servir.
Pollinis
est en train de créer un véritable « lobby de citoyens »pour faire
valoir nos droits et
nos intérêts auprès des institutions européennes et
peser dans la balance face aux lobbys
de l'agrochimie.
Les forces auxquelles nous nous attaquons sont colossales :
La vente du seul imidaclopride, l'un des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles partiellement
interdit en Europe, rapporte àlui seul plus de 2,6 milliards de dollars chaque année à la
firme Bayer qui le commercialise -
de quoi payer des bataillons de scientifiques et
d'avocats et de
juristes pour faire passer les intérêts àcourt terme des firmes
agrochimiques
avant l'intérêt de centaines de millions de citoyens à
travers le monde.
Nous
n'avons pas leurs milliards pour nous défendre, mais nous avons le
nombre suffisant p
our contraindre n'importe quel élu à nous écouter, si nous réussissons à alerter et
rassembler un maximum de citoyens à travers l'Europe.
Nous
ne pouvons pas baisser les bras, l'enjeu est trop grand. Si ces
produits reviennent sur
le marché, c’est la mort assurée de dizaines de
millions d’abeilles supplémentaires !
Rappelez-vous :
il y a quelques mois, un document interdisant trois pesticides
notoirement
meurtriers pour les pollinisateurs (la Clothianidine, le
Thiamethoxame et l'Imidaclopride) pour
deux ans, le temps de voir si les
abeilles se portent mieux (2).
A
l’époque, tous les défenseurs des pollinisateurs avaient crié victoire :
cela faisait si
longtemps que nous nous battions tous pour débarrasser
les champs et les cultures de ces
pesticides si nocifs pour les abeilles
qu'ils sont capables de décimer des colonies entières
en quelques jours
(3).
Nous avons vite réaliséque cette interdiction est un leurre.
Il
s'agit en véritéd'un plan désastreux imaginépar les firmes
agrochimiques –BayerCrop et
Syngenta en tête - pour blanchir leurs
produits et sécuriser des centaines de millions d'euros
de profits
annuels.
Nous devons absolument contrer ce plan destructeur dès maintenant,
en agissant sur les
futurs députés européens, avant que les
conséquences soient irréversibles pour les
pollinisateurs, les cultures
et toute l'alimentation dans les années àvenir.
Ce plan, le voici :
La
régulation de la Commission européenne décrète que les pesticides
tueurs d'abeilles
seront interdits seulement quelques mois par an... et
largement utilisés tout le reste de
l'année –sur près de 85% des
céréales, et sur une grande partie des cultures de fruits,
légumes et
herbes aromatiques –empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés
ensuite par les cultures soi-disant «non-traitées ».
De
nombreuses études ont montré que ces substances ultra-toxiques peuvent
rester
présentes dans le sol jusqu'àdix-neuf ans après le traitement
(4), et dans de grosses
concentrations les premières années. Du coup,
les cultures non-traitées replantées sur le
même terrain révèlent des
traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen... que viennent
ensuite butiner les abeilles ! (5)
A
la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront
prouver que les abeilles
continuent d'être décimées malgréla soi-disant
interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont
pour rien. Ils auront
réussi àblanchir leurs pesticides et àmaintenir leurs profits –et pour
longtemps !
Et
des centaines et des centaines de tonnes de néonicotinoïdes
continueront d'être utilisés
en pure perte dans l'agriculture,
détruisant l'écosystème et mettant en péril l'alimentation et la survie
des générations futures.
Je
dis bien en pure perte, car ici encore bon nombre d'études et
d'analyses ont montré que
les pesticides néonicotinoïdes sont loin
d'être indispensables à l'agriculture, comme
voudraient le faire croire
les firmes agrochimiques :
-
ils sont beaucoup trop puissants par rapport aux insectes qu'ils sont
censés combattre (on
a multiplié par 900 la toxicité des pesticides en
quelques années, c’est totalement démesuré !) ;
-
ils sont utilisés de façon systématique, en dépit du bon sens, peu
importe si les cultures
risquent d'être attaquées par des pestes ou non ;
-
ils coûtent cher, car issus d'une technologie coûteuse (celle de
l'enrobage de la graine,
spécialité de Bayer, Syngenta et Monsanto)
Une
étude montre noir sur blanc qu'en termes de rendement pour
l'agriculteur, l'utilisation de
ces pesticides de façon systématique ou
non ne fait aucune différence. Mais vu leur coût
élevé, l'agriculteur
ferait plus de profits s'il ne les utilisait pas (6).
Vous l'avez bien compris, àpart les grosses entreprises agrochimiques, PERSONNE n'a
àgagner àlaisser ces produits toxiques sur le marché
: la nature en meurt, l'humanitéest
menacée, et seule une mobilisation
massive des citoyens àtravers toute l'Europe pourra
stopper ce plan
destructeur des agrochimistes.
Avec les élections européennes qui approchent, nous avons une occasion unique
d’obliger les futurs députés européens àprendre des engagements fermes et précis
sur les pesticides tueurs d’abeilles. C’est maintenant qu’il faut agir :
Signez vite la pétition aux candidats de votre circonscription !
D’ici
peu ils entreront en campagne : nous devons les obliger à intégrer dans
leur programme
l’interdiction des néonicotinoïdes, si importante pour
l’avenir des abeilles, de notre alimentation
et de la Nature.
Une
fois élus, ils ne doivent pas avoir d’autre choix que de promulguer une
interdiction
REELLE des pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles,
qui barrera définitivement la route
à toute tentative de manipulation de
la part des lobbies agrochimistes.
Pour aider Pollinis à mettre une pression maximale sur les eurodéputés de toute
l’Europe, merci de :
1/ Signer dès maintenant votre pétition aux députés de votre circonscription
2/ Transférer cet email le plus largement possible autour de vous, surtout si vous avez
des amis ou des contacts dans d’autres pays de l’Union Européenne. Pour que notre
campagne sur les futurs députés soit un succès, nous devons mettre une pression
sur les candidats de l’Europe entière !
Merci
d’avance de votre action pour défendre les pollinisateurs et protéger
l’environnement
et l’alimentation des générations futures.
Nicolas Laarman Délégué général POLLINIS |