PILIER 2 : DU POUVOIR ÉLARGI DES CONSEILS D’ADMINISTRATION
Le Pilier 2 de Solvabilité 2 vient renforcer le rôle des conseils
d’administration des compagnies d’assurance. Une évolution qui n’est pas sans
poser de nombreuses problématiques pour ses membres.
Outre la création de quatre fonctions clés et la nomination de dirigeants
effectifs, le conseil d’administration (CA) voit ses prérogatives modifiées par
le Pilier 2 de Solvabilité 2, consacré à la gouvernance. Ces évolutions
résultent notamment de la transposition du texte en droit français et de
l’adaptation du concept anglo-saxon d’AMSB (« Administration, management
or supervisory body »). « Dans le cadre de la transposition,
le Trésor a réparti les rôles de l’AMSB entre conseil d’administration et dirigeants
effectifs. Le conseil d’administration conserve beaucoup de prérogatives sous
Solvabilité 2 : ses responsabilités sont renforcées et il est plus actif
dans la supervision de l’entreprise », affirme Gildas Robert,
directeur métier actuariat conseil chez Optimind Winter.
Par exemple, pour les assureurs qui ont choisi le modèle interne, « il
revient désormais au conseil d’administration d’adresser le dossier
d’approbation de ce modèle interne à l’ACPR, ce qui va demander aux CA de se
plonger dans des aspects beaucoup plus techniques », détaille Gildas
Robert. Une technicité plus affûtée, qui sera mise à l’épreuve sous peu
: « Pour les assureurs les moins avancés, les CA de décembre vont
devoir valider d’un coup toutes les politiques écrites. Cela représente
beaucoup de documentation à produire et va forcément bousculer ses habitudes de
fonctionnement au quotidien », explique Gildas Robert.
Les fonctions clés viennent enfin en soutien du conseil
d’administration. « Celui-ci doit entendre au moins une fois par
an le responsable de chacune des quatre fonctions, ce qui permet d’assurer un
contrôle de second niveau », note Gildas Robert. Les responsables du
CA doivent par ailleurs satisfaire aux qualités d’honorabilité, de compétences
et d’expérience (« fit and proper ») nécessaires à leur exercice.
Problème : « Assurer la compétence du CA n’est pas si simple
pour les grandes structures qui renouvellent 1/3 de leur CA tous les ans »,
explique Dan Chelly, directeur métier risk management chez Optimind Winter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire