Kengo.bzh, deuxième plate-forme de financement dédiée aux projets bretons
Avec une quinzaine de projets présentés sur son site dès le 11 juin, lors de son lancement officiel, la nouvelle plate-forme bretonne de crowdfunding, Kengo.bzh, affiche son ambition.
Sur l'année à venir, cette concurrente du site déjà existant GwenneG.bzh, soutenue par Groupama Loire-Bretagne, entend faciliter le financement de quelque 300 initiatives en recherche de fonds et en favoriser l'éclosion sur le territoire régional.
700.000 euros investis
Initié conjointement par le groupe de presse Le Télégramme et la banque Crédit Mutuel Arkéa, qui y investissent 700.000 euros, ce nouvel outil de financement participatif fonctionnera sur la base du don, avec ou sans contrepartie. Les projets, exclusivement bretons et issus des cinq départements historiques (Loire-Atlantique comprise) seront en ligne un maximum de 90 jours, avec des périodes plus courtes de 40 à 60 jours selon les cas.
Les internautes, qui pourront aussi utiliser à la rentrée un moyen de paiement mobile via la solution Paylib, bénéficieront d'un espace d'échange sur internet pour soutenir les initiatives.
« Kengo.bzh veut mobiliser les acteurs d'un même écosystème pour promouvoir et faire émerger des projets qui font du sens pour les Bretons et la Bretagne explique Serge Appriou. Le directeur de Kengo.bzh est à l'initiative de ce projet qu'il a développé lorsqu'il était chargé de l'innovation des moyens de paiement du Crédit Mutuel Arkéa.
"Aujourd'hui, les plates-formes d'écopartage suscitent l'appétence de la population et la dimension locale prend de l'ampleur. Or la Bretagne est connue pour sa tradition de solidarité et réputée pour la force de son tissu social et associatif. "
Entre la love money et les aides aux entreprises
Pour se développer et se démarquer, kengo.bzh met en avant la proximité et un positionnement généraliste. Les projets accueillis seront culturels, innovants ou solidaires, ouverts aux associations, aux institutionnels, aux start-up comme aux particuliers.
De la construction d'une école à la fabrication d'une trottinette pour personnes âgées en passant par des projets autour du handicap et de l'amélioration de l'accueil des enfants dans les hôpitaux, les premiers projets de plate-forme sont divers.
Si le site GwennG.bzh (objectif de 50 projets financés en 2015 pour 1,8 million d'euros) mise sur trois axes, le don, le prêt et l'entrée en capital, Kengo.bzh, dont la moyenne de levée de fonds se situera autour de 3.500 euros, ou plus si nécessaire, veut combler un espace vide.
« Nous nous situons dans un espace de financement qui est assez peu exploité aujourd'hui, une fois que le porteur de projet a épuisé sa love money et qu'il ne peut pas encore prétendre à des fonds d'aide publique, ajoute Serge Appriou. Ce rôle de tuilage peut permettre à de jeunes entreprises de trouver l'argent pour vendre un produit ou valider un marché. »
Produit de veille
Conçue comme un « facilitateur d'initiatives locales et de proximité » regroupant les acteurs liés à la Bretagne, Kengo.bzh a pour but « d'oeuvrer pour le développement et le rayonnement de la région », font valoir le Crédit Mutuel Arkéa et Le Télégramme dans un communiqué commun. Kengo.bzh ne se présente pas comme « un produit de conquête » mais davantage comme un « produit de veille ». Pour le Crédit Mutuel Arkéa, l'objectif affiché n'est donc pas de trouver indirectement de nouveaux clients.
Cette démarche veut s'inscrire dans la ligne de sa stratégie de soutien à l'économie réelle régionale et du plan Arkéa 2020. Elle a aussi vocation à alimenter le bilan RSE du groupe.
La banque, qui est actionnaire majoritaire de la SAS Kengo.bzh, s'était déjà penchée sur les modes de financements alternatifs et sur l'évolution des usages de ses clients. Elle est notamment actionnaire de Prêt d'Union, la plate-forme de crédit entre particuliers.
De son côté, le journal Le Télégramme apporte un nouvel actif à sa stratégie de diversification entamée il y a une douzaine d'années (TV, internet, organisation d'événements sportifs et culturels, événementiel international). Serge Appriou, qui n'exclut pas d'ouvrir la plate-forme à d'autres partenaires, l'assure :
« Ces deux groupes se rapprochent car d'une certaine manière, ils sont confrontés à un territoire géographique limité. L'innovation permet d'aller au-delà, de participer à une dynamique sociale plus que de faire du business »
Auparavant, il faut se faire connaître : Kengo.bzh existe déjà via son site provisoire et sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Google+). Demain, les porteurs de projets pourront se présenter sur une chaîne YouTube dédiée et éditorialisée. Pas inutile d'être proche d'un groupe de presse
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