La mutuelle d’assurance SMABTP a
relevé son offre publique d’achat (OPA) lancée sur la Société de la
Tour Eiffel (STE), qui doit s’achever le 23 mai, a-t-elle annoncé
mercredi, alors qu’un recours contre l’opération avait été rejeté jeudi
dernier.
La Société mutuelle d’assurance du bâtiment et des travaux publics, “qui ne détient aucun titre Tour Eiffel à ce jour”, propose désormais d’acquérir chaque action au prix de 53 euros, contre 48 euros auparavant, selon un avis publié par l’AMF.
Autrefois exploitante du célèbre
monument parisien éponyme, la Société de la Tour Eiffel est aujourd’hui
spécialisée dans l’immobilier d’entreprise. SMABTP, qui avait indiqué le
2 avril qu’elle envisageait “le dépôt d’une offre publique en surenchère d’environ 10% sur le prix de son offre initiale proposée en numéraire”, a donc tenu parole.
“Nous sommes assez confiants sur cette offre qui est bien calibrée,
surtout dans un contexte où le marché immobilier reste difficile, avec
pour la STE une majorité de ses baux qui arrivent, soit à expiration,
soit dans un stade de rénégociation avec les locataires”, a commenté auprès de l’AFP Hubert Rodarie, directeur général délégué de SMABTP.
Les “résultats honorables” de la société communiqués fin mars, avec une perte nette ramenée à 1,9M d’euros l’an passé, contre 6,1M en 2012, “ont permis d’asseoir une valorisation supplémentaire”,
a-t-il souligné. Cette nouvelle offre, courant jusqu’au 23 mai,
concerne la totalité des 6.253.916 actions Tour Eiffel existantes, et un
supplément maximum de 28.427 actions nouvelles susceptibles d’être
émises avant la clôture de l’offre ou en cas de réouverture de celle-ci.
Elle comporte un seuil de renonciation
fixé à 40% du capital et des droits de vote de la société sur une base
diluée. SMABTP avait déposé fin janvier auprès de l’AMF un projet d’OPA
au prix de 48 euros le titre, une opération qui avait reçu le feu vert
du gendarme boursier le 4 mars.
Ouverte le 7 mars, cette tentative de
rachat a fait l’objet une semaine plus tard d’un recours de l’homme
d’affaires Chuc Hoang, principal actionnaire de STE avec 29% du capital,
devant la Cour d’appel de Paris, accompagné d’une demande de suspension
de l’opération.
Favorable à l’offre d’achat, le conseil
d’administration de la Société de la Tour Eiffel avait déploré ce
contretemps, décrit comme une “nouvelle perturbation pour la société, ses clients et ses salariés”.
La Cour d’appel a rejeté jeudi le recours du principal actionnaire et
ainsi permis à l’opération, d’un montant dépassant potentiellement les
330M d’euros avec ce relèvement, de se poursuivre.
Jusqu’ici, en cas de contestation, l’AMF
prorogeait l’offre jusqu’à ce que la justice se soit prononcée sur le
fond, ce qui, compte-tenu de l’engorgement des tribunaux, aboutissait à
retarder les opérations d’une ou plusieurs années. De manière inédite,
la Cour d’appel a estimé qu’il était possible d’autoriser l’offre de
SMABTP à se clôturer dans un délai normal, mais que celle-ci pourrait
être réversible si le recours était jugé fondé, au terme de la procédure
sur le fond, les actionnaires de départ récupérant alors les titres
cédés à la mutuelle. Une perspective qui n’inquiète pas Hubert Rodarie,
pour qui il existe “une probabilité importante que ce recours tombe de lui-même”.
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