mercredi 16 avril 2014

Les banques européennes trop exposées en Ukraine?

A peine relevées de la récession, les banques européennes risquent de devenir des victimes collatérales de la crise en Ukraine. C'est ce qui a alarmé mardi un membre de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'Ukraine s'embrase à l'Est. Et les banques européennes devraient trembler. Du moins c'est ce qu'un responsable de la Fed a suggéré mardi, en pointant leur vulnérabilité à l'égard de la situation économique du pays. 

Pas seulement le gaz

Eric Rosengren, responsable de la Réserve fédérale américaine de Boston a affirmé lors d'un discours prononcé mardi dans le Maine (Nord-Est des Etats-Unis):
"Une grande partie de l'exposition des banques de la zone euro touche les économies émergentes européennes (...) Si les problèmes en Ukraine devaient s'aggraver, l'Europe pourrait en ressentir l'impact à travers sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie mais aussi à travers les engagements des banques européennes dans les économies émergentes d'Europe."
>> La Russie pourrait couper le gaz à l'Ukraine... et impacter l'Europe
Les banques britanniques seraient également susceptibles d'être touchées en raison de leur activité dans les pays émergents. Pour tous ces établissements européens, le "choc" serait "des plus malencontreux", a-t-il mis en avant, d'autant que "les banques européennes se remettent encore d'une sévère récession en Europe". 

Les banques américaines épargnées?

En revanche, les banques américaines ne s'en sortiraient pas si mal. Ce membre non-votant du Comité de politique monétaire (FOMC) a rappelé que l'exposition des établissements bancaires en zone euro sur les marchés émergents était trois fois plus importante que celle des banques américaines. Eric Rosengren a détaillé:
"Ma projection est que l'impact des développements à l'étranger sera relativement bénin sur l'économie américaine."

Critiques contre le FOMC

Toutefois, le risque de chocs serait "suffisamment important pour constituer un risque de dégradation des perspectives" économiques du pays, a-t-il ajouté. Par ailleurs, la situation économique américaine exigerait "encore une politique monétaire exceptionnellement accommodante de la part de la Fed". A ce titre, il critique d'ailleurs les orientations de l'organisation et estime que celles-ci devraient être plus précises et mieux quantifiées. 
Depuis mars, le FOMC ne se fixe plus d'objectif chiffré du taux de chômage officiel. Il préfère évoquer "une période de temps considérable" avant tout relèvement des taux. Pour ce membre non votant, il faudrait plutôt dire "que les taux resteront très bas, jusqu'à une période d'un an avant d'atteindre le plein emploi ainsi que la cible d'inflation de 2%". Par plein emploi, il entend un taux de chômage de 5,25%. Celui-ci atteint actuellement 6,7% outre-Atlantique. 

latribune.fr  |   -  417  mots 

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