Berlin a rallié Madrid, Lisbonne,
Athènes mais aussi Rome pour faire barrage à la volonté française de
réclamer des délais sur le retour à l'équilibre budgétaire.
La faute à Bruxelles? En 2012, fraîchement élu, François Hollande avait voulu mobiliser les pays de l'euro contre l'austérité budgétaire incarnée par Angela Merkel.
L'offensive fit long feu, malgré des renforts venus du sud de l'Union
européenne. La seconde tentative, lancée dès la première heure du
gouvernement Valls, s'avère plus vaine encore: l'Élysée, cette fois privé d'allié, est rentré dans le rang avant même de sonner le clairon.
Le 10 avril, lorsque des conseillers de l'Elysée rencontrent à Bruxelles l'entourage de José Manuel Barroso, il ne s'agit déjà plus de réclamer un délai pour réduire le déficit à 3 % mais de trouver une porte de sortie. De conclure une séquence qui s'est jouée au plus haut niveau, et souvent par procuration, si l'on en croit les éléments réunis par Le Figaro.
À la différence du duel qui avait culminé à l'été 2012, Angela Merkel a refusé cette fois de se laisser entraîner dans un bras de fer. La chancelière ne tient pas à envenimer des plaies de politique intérieure: elle est à la tête d'une coalition avec les sociaux-démocrates, eux-mêmes alliés au PS français pour les européennes. François Hollande, lui aussi encombré par son cousinage avec le SPD, s'est gardé d'attaquer Berlin frontalement. Il a laissé à Arnaud Montebourg le soin de tirer sur… une Commission européenne en bout de course.
C'est derrière cet écran de fumée que s'est livrée la vraie bagarre. Au premier ballon d'essai lâché à Paris, deux relais habituels ont fait passer la réplique de Berlin. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, d'abord: la France «doit tenir ses engagements» et atteindre les 3 % en 2015. Le patron de la Bundesbank Jens Weidmann ensuite, qui voit dans la remise en ordre des finances de l'Hexagone «un test de crédibilité» pour l'euro. Berlin, enfin, a laissé circuler un document «confidentiel» montrant que la France ne remplit aucune des conditions permettant d'espérer un répit.
Résultat, François Hollande est privé de trois appuis méditerranéens: l'Espagnol Mariano Rajoy, le Portugais Pedro Passos Coelho et le Grec Antonis Samaras. Leurs trois pays ont souffert sur l'autel de l'austérité. Mais leurs comptes se rétablissent et ils ne voient pas pourquoi Paris s'exonérerait de l'effort. «Il n'y a pas de sympathie pour un pays qui joue de sa grandeur pour nourrir ses faiblesses», dit-on du côté allemand.
C'est de l'Italie qu'est venue l'estocade. Matteo Renzi, premier ministre de centre gauche que l'Élysée courtisait avec insistance, a laissé tomber le président Hollande au milieu du gué. Même si Rome vient de demander à Bruxelles d'attendre 2016 pour le retour à l'équilibre, elle entend rester dans les clous et ramener son déficit à 1,8 % du PIB en 2015.
Le 9 avril au soir, la messe était dite. La France, lâche un commissaire, «s'est découverte d'un coup sans ami». Le lendemain, au forum du FMI, Michel Sapin concédait: l'objectif de déficit reste à 3 % en 2015.
Le 10 avril, lorsque des conseillers de l'Elysée rencontrent à Bruxelles l'entourage de José Manuel Barroso, il ne s'agit déjà plus de réclamer un délai pour réduire le déficit à 3 % mais de trouver une porte de sortie. De conclure une séquence qui s'est jouée au plus haut niveau, et souvent par procuration, si l'on en croit les éléments réunis par Le Figaro.
À la différence du duel qui avait culminé à l'été 2012, Angela Merkel a refusé cette fois de se laisser entraîner dans un bras de fer. La chancelière ne tient pas à envenimer des plaies de politique intérieure: elle est à la tête d'une coalition avec les sociaux-démocrates, eux-mêmes alliés au PS français pour les européennes. François Hollande, lui aussi encombré par son cousinage avec le SPD, s'est gardé d'attaquer Berlin frontalement. Il a laissé à Arnaud Montebourg le soin de tirer sur… une Commission européenne en bout de course.
C'est derrière cet écran de fumée que s'est livrée la vraie bagarre. Au premier ballon d'essai lâché à Paris, deux relais habituels ont fait passer la réplique de Berlin. Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe, d'abord: la France «doit tenir ses engagements» et atteindre les 3 % en 2015. Le patron de la Bundesbank Jens Weidmann ensuite, qui voit dans la remise en ordre des finances de l'Hexagone «un test de crédibilité» pour l'euro. Berlin, enfin, a laissé circuler un document «confidentiel» montrant que la France ne remplit aucune des conditions permettant d'espérer un répit.
La France «sans ami»
La seconde manœuvre a été de pousser sur la ligne allemande la majorité de chefs de gouvernement de centre droit que compte l'Euroland, une bonne douzaine. L'isolement de l'Hexagone s'est joué dans les réseaux du PPE (Parti populaire européen), où siège l'UMP. «La réaction à l'ambition française de biaiser la règle a été immédiate et véhémente», rapporte un tenant de la ligne berlinoise.Résultat, François Hollande est privé de trois appuis méditerranéens: l'Espagnol Mariano Rajoy, le Portugais Pedro Passos Coelho et le Grec Antonis Samaras. Leurs trois pays ont souffert sur l'autel de l'austérité. Mais leurs comptes se rétablissent et ils ne voient pas pourquoi Paris s'exonérerait de l'effort. «Il n'y a pas de sympathie pour un pays qui joue de sa grandeur pour nourrir ses faiblesses», dit-on du côté allemand.
C'est de l'Italie qu'est venue l'estocade. Matteo Renzi, premier ministre de centre gauche que l'Élysée courtisait avec insistance, a laissé tomber le président Hollande au milieu du gué. Même si Rome vient de demander à Bruxelles d'attendre 2016 pour le retour à l'équilibre, elle entend rester dans les clous et ramener son déficit à 1,8 % du PIB en 2015.
Le 9 avril au soir, la messe était dite. La France, lâche un commissaire, «s'est découverte d'un coup sans ami». Le lendemain, au forum du FMI, Michel Sapin concédait: l'objectif de déficit reste à 3 % en 2015.
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