vendredi 18 avril 2014

Economies : un député PS propose qu'aucun fonctionnaire ne gagne plus que le chef de l'Etat

LE SCAN - Pour faire 50 milliards d'économies, Manuel Valls demande des efforts partagés à tous les Français. Chiche, répond Sébastien Denaja, député socialiste de l'Hérault, qui souhaite baisser les salaires des hauts fonctionnaires et supprimer les séances de nuit à l'Assemblée nationale.

Il y avait le mammouth à dégraisser, il y désormais le «canard trop gras». C'est l'expression utilisée par Sébastien Denaja, député socialiste de l'Hérault, suite aux annonces des 50 milliards d'économies par Manuel Valls.
Sur Twitter, le parlementaire a multiplié les interventions ce jeudi pour inviter le premier ministre à aller encore plus loin. Contacté par le Scan, le parlementaire explique qu'«on ne peut pas demander à quelqu'un qui gagne 800 euros par mois de faire des efforts et pas à quelqu'un qui gagne 450.000 euros par an».
Sébastien Denaja vise ici directement le directeur de la Banque publique d'investissement (BPI), Nicolas Dufourcq, dont le salaire a été fixé à 450.000 euros annuel. «C'est trois fois plus que le président de la République, a-t-il trois fois plus de responsabilité que le chef de l'État? Je ne crois pas», lance ce député proche de Ségolène Royal.
«J'ai voté la confiance à Manuel Valls, et je suis prêt à voter le pacte de responsabilité», défend le parlementaire héraultais. «Mais avec une solidarité exigeante», déclare-t-il, paraphrasant ainsi Jean-Christophe Cambadélis, nouveau premier secrétaire du PS.
Parmi les propositions lancées par Sébastien Denaja: aucun haut-fonctionnaire ne doit gagner plus que le président de la République, les primes des hauts-fonctionnaires de Bercy doivent être supprimées, les fonctionnaires des Assemblées ne doivent pas gagner plus que les présidents des Assemblées, un député avec un mandat local ne doit toucher que son indemnité de parlementaire.
L'élu socialiste souhaite aussi mettre fin aux coûteuses séances de nuit à l'Assemblée nationale. «On évalue à 50.000 euros le coût d'une heure de séance de nuit, arrêtons cela, prenons exemple sur les Allemands», lâche-t-il. «Et que tous les collaborateurs ministériels qui peuvent le faire imitent Jean-Louis Bianco, qu'ils exercent à titre bénévole», ajoute-t-il au conseil du conseiller de Ségolène Royal qui a annoncé prendre cette fonction gracieusement.

Une coproduction avec l'exécutif

Démagogie? «Peut-être, mais même si les économies réalisées seraient modestes, il faut donner l'exemple», considère Sébastien Denaja. «Je ne veux pas tirer que la haute fonction publique, mais Jospin lui-même la qualifiait d'aristocratie républicaine.»
L'homme se défend d'être dans l'énervement. «Le premier ministre a dit qu'on pouvait être dans la coproduction, je fais mes propositions», assure le député au lendemain d'annonces qui ont agité certains de ses collègues socialistes à l'Assemblée. Des députés socialistes ont trouvé la méthode «inacceptable» et demandent à Manuel Valls de davantage les consulter.
«Moi, je fais confiance à Manuel Valls», confie Sébastien Denaja. «Mais j'ai besoin qu'il précise que les efforts seront bien partagés par tous», conclut-il.

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