lundi 21 avril 2014

Budget : "on ne peut pas raboter à l'infini", prévient Valérie Rabault (PS)


La nouvelle rapporteure générale du Budget à l'Assemblée, Valérie Rabault (PS), veut croire à "un point d'équilibre" entre le gouvernement et sa majorité sur le pacte de responsabilité représentant 50 milliards d'euros d'économies, tout en soulignant qu'"on ne peut pas raboter à l'infini".
"Nous avons tous conscience qu'il faut réduire le déficit public (...) Mais les questions se posent sur la manière d'atteindre" cet objectif et "nous devons trouver un point d'équilibre entre l'exécutif et la majorité", déclare Valérie Rabault, la députée PS du Tarn-et-Garonne et nouvelle rapporteure du Budget à l'Assemblée dans un entretien au Journal du Dimanche.
Elle réaffirme la nécessité de "préserver au maximum le pouvoir d'achat de ceux qui gagnent le moins". "Le fait que les petites retraites ne soient pas revalorisées est problématique" et "le maintien de leur progression est un prérequis", insiste-t-elle.
Valérie Rabault va "étudier toutes les propositions reçues des députés - et il y en a plusieurs - et transmettra (ses) analyses mardi au Premier ministre" lors d'une rencontre à Matignon entre Manuel Valls et une délégation des députés PS.
Si elle juge "un peu fort" le terme utilisé ("atterrés") par certains élus socialistes face aux mesures d'économies annoncées par le chef du gouvernement, elle estime que leur demande de baisser ce plan à 35 milliards d'euros "signifie une moindre baisse des cotisations" et "se regarde".
Surtout, insiste-t-elle, "on ne peut pas raboter à l'infini, ce n'est pas une solution". "Nous ne partons pas d'une page blanche. La dépense publique a augmenté sous tous les gouvernements. Désormais, elle est sous contrôle. Le rythme des dépenses a été ralenti, sans déremboursement de soins de santé, sans franchises médicales. On peut avancer, il faut le faire de manière intelligente, pas au bazooka. À l'hôpital, le taux de recours à la chirurgie ambulatoire va de 20% à 70% selon les établissements, il y a des choses à faire. Nous devons aussi nous poser la question des missions que l'État doit remplir ou pas. Aucun sujet ne doit être éludé", ajoute Mme Rabault.
Sur la forme, elle note qu'il y a eu "une accélération des annonces, qui a été mal perçue au regard des attentes des élus". "Le point d'ancrage doit être le Parlement. Le dialogue doit se faire sur des propositions concrètes", insiste-t-elle encore.
Les Français approuvent le plan Valls... sauf le gel des retraites
Plusieurs mesures annoncées mercredi par le Premier ministre Manuel Valls sont approuvées à l'exception du gel des pensions de retraites, selon un sondage BVA pour Le Parisien/Aujourd'hui en France et Itélé publié samedi.
La mesure qui recueille le plus d'assentiment est "la réduction du nombre des fonctionnaires (sauf dans l'éducation nationale, la sécurité et la justice)" : 73% des sondés approuvent, contre 24% (3% ne se prononcent pas).
Trois autres mesures recueillent un appui plus modeste: ainsi, 59% des sondés sont favorables à "la baisse des dépenses de l'assurance maladie" contre 38% opposés ; 57% des sondés sont partisans du "gel du salaire des fonctionnaires" contre 41% opposés ; 51% des sondés appuient un "gel des prestations sociales : allocation familiales, allocations logement..." contre 47% qui le rejettent. La seule mesure rejetée par les sondés est le gel des pensions retraites: 29% sont pour, 59% contre.
Par ailleurs, parmi les sondés qui ont "vu ou entendu parler" de l'intervention de Manuel Valls à l'issue du Conseil des ministres pour annoncer les mesures (59% d'un échantillon de 983 personnes, un résultat à prendre donc avec précaution), 50% jugent le Premier ministre convaincant contre 46% pas convaincant.

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