La Maif confirme désormais son
intention de sortir de la Sgam (Société groupes d’assurance mutuelle)
Sferen. Le modèle, jugé trop intégrateur par l’assureur militant, ne
convient plus à son orientation stratégique.
Les rumeurs autour d’une possible sortie
de la Maif de la Sgam Sferen sont désormais confirmées. Annoncée la
semaine dernière par La Lettre de l’Assurance, la volonté de retrait de l’enseigne du pôle mutualiste, créé en 2009 avec Macif et Matmut, est plus que jamais d’actualité.
Dans les colonnes de l’Argus de l’assurance, Roger Belot, président de la Maif, explique qu’ “un projet de sortie était à l’étude pour le deuxième semestre de l’année”,
et qu’une assemblée générale extraordinaire serait convoquée d’ici juin
prochain. Le dirigeant précise chez nos confrères que la décision
officielle du conseil d’administration, l’avis du comité d’entreprise,
ainsi que l’avis de l’ACPR ( l’Autorité de contrôle prudentiel et de
résolution) sont nécessaires pour entériner cette sortie.
Modèle trop intégrateur
Dans Les Échos cette fois-ci,
c’est Pascal Demurger, directeur de la Maif, explique pourquoi le modèle
de la Sgam ne convient plus à l’assureur militant. “Nous étions
donc sur une logique de coopération. Mais aujourd’hui, nous sommes
rattrapés par la transposition des nouvelles normes prudentielles de
Solvabilité II en droit français. Ce qu’on comprend de nos échanges avec
l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), c’est qu’il y
aura une lecture consistant à considérer les Sgam comme des groupes”.
La Maif craint donc une trop grande
intégration (gouvernance, fonctions clés, stratégie, solidarité
financière) dans Sferen, qui, à sa création, se voulait être une union
forte mais laissant aux trois entités une large autonomie. “Nous
voulions une Sgam fédératrice avec des sociétariats bien distincts et
une gouvernance spécifique. C’est ce que nous avions dit, c’est de ce
que nous avons fait pendant ces cinq ans. Solvabilité 2 nous oblige à
bouger”, lance Roger Belot.
C’est maintenant une course contre la
montre qui s’engage pour la Maif, qui souhaite désormais conserver sa
trajectoire stratégique et mutualiste, mais qui ne remet pas en question
ses relations avec ses deux consœurs. “Si la Maif se retire de
Sferen, il n’y aura aucun impact sur l’existant. Cela ne changera rien
pour Sferen Reparation ou nos programmes de réassurance. Et je veux
souligner que nous ne partirions pas en mauvais termes avec la Macif et
la Matmut. On peut même tout à fait envisager de travailler avec eux sur
d’autres sujets”, conclut Pascal Demurger.
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