mercredi 23 avril 2014

Le gouvernement revoit le déficit public à la hausse pour 2014 et 2015

L’exécutif a dévoilé son programme budgétaire ce mercredi matin. Le déficit public est bien revu à la hausse de 0,2 point en 2014 et 2015. Le gouvernement s’est aussi engagé à réduire les prélèvements obligatoires, par rapport au PIB, dès 2015.

C’est un rendez-vous très attendu qui a eu lieu ce mercredi matin à la commission des finances de l’Assemblée. Le ministre des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, ont présenté aux députés le programme de stabilité de la France qui doit permettre de ramener le déficit public à 3% de PIB l’an prochain, et de réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’euros d’ici la fin du quinquennat.
Le haut conseil des finances publiques, organisme indépendant chargé de donner un avis sur le scénario macro-économique du gouvernement, a d’ores et déjà validé en partie le scénario du gouvernement . Le plan du gouvernement doit maintenant faire l’objet d’un vote des parlementaires mardi prochain, puis être transmis à Bruxelles début mai.

Déficits publics revus à la hausse

Pour 2014, comme annoncé par « Les Echos » mardi, le niveau prévisionnel du déficit public va être revu à la hausse à 3,8% de PIB, au lieu des 3,6% promis jusque-là. Bercy prend en compte le dérapage de 2013 et le fait que la Commission européenne craint un déficit s’élevant encore à 4% de PIB cette année. Comme attendu, pour justifier son chiffre face à Bruxelles, le gouvernement a annoncé 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires dès 2014.
Le déficit 2015, programmé à 2,8 % cet automne, a lui été relevé à exactement 3% de PIB. La nouvelle trajectoire budgétaire doit intégrer d’importantes baisses de prélèvements obligatoires émanant du pacte de responsabilité, qui n’étaient pas prévues cet automne et compliquent l’équation budgétaire.
Le pacte prévoit en effet 22 milliards de réductions d’impôts et de charges pour les entreprises et les ménages d’ici à 2017, dont 8,5 milliards qui interviendront dès 2015. Pour le moment, le gouvernement s’est seulement à nouveau engagé à abaisser les prélèvements obligatoires, par rapport au PIB, de 45,9% en 2014 à 45,3% en 2017. Et Bercy a affirmé que ces derniers commenceront à diminuer dès 2015.

1% de croissance en 2014 et 1,7% en 2015

Après avoir entretenu le flou sur ses intentions, le gouvernement a donc finalement affirmé qu’il respecterait son engagement de retour aux 3% dès 2015. Le déficit public serait réduit par la suite à 2,2% en 2016 et 1,3% en 2017. De son côté, la dette publique serait elle stabilisée à 95,6% du PIB l'an prochain et reculerait à seulement partir de 2016 pour atteindre 91,9% fin 2017 .
Bercy table pour cela sur une croissance de 1% cette année (au lieu de 0,9 %) puis 1,7 % en 2015, et 2,25 % à partir de 2016, ce qui doit permettre de dégager un peu de marges de manoeuvre pour financer les baisses de prélèvements. Selon Bercy, le pacte de responsabilité permettra de gagner 0,5 point de croissance d’ici 2017 et doit aussi « générer 200.000 emplois », hors CICE, sur la période 2014-2017. Le gouvernement prévoit aussi que le commerce extérieur de la France contribue à nouveau à cette croissance à partir de 2015 (0,1%) et en 2016 et 2017 (0,3%).

Baisse des prélèvements obligatoires dès 2015

Dans sa feuille de route, le gouvernement table sur une augmentation contenue de la dépense publique, puisque celle-ci serait de 0,1% par an jusqu’en 2017 - alors qu’elle a progressé de 0,8% entre 2011 et 2013 - réduisant sa part dans le Produit intérieur brut (PIB) de 56,7% en 2014 et à 53,5% à la fin du quinquennat. Pour ce qui est des dépenses de santé, l’exécutif prévoit sur une hausse limitée à 2% par an en moyenne entre 2015 et 2017, contre 2,4% en 2014.
Autre confirmation : le gel du point d’indice des fonctionnaires est confirmé jusqu’en 2017. Au niveau de l’inflation, le gouvernement mise sur une accélération modérée en 2014 (+1,2%) et 2015 (+1,5%). Concernant la consommation, celle-ci devrait atteindre 0,8% en 2014 et se porter à 2,2% en 2016, selon Bercy. Enfin, l'investissement - après une légère hausse de 0,2% en 2014 - devrait accélérer les années suivantes, augmentant de 1,3% en 2015 et pourrait grimper à 3,4% en 2017.

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