mercredi 28 mai 2014

Après la déroute des européennes, le gouvernement face aux (mauvais?) chiffres du chômage

Selon l'Unedic, il ne faut pas attendre de baisse dans l'immédiat. La publication des chiffres officiels est attendue ce mercredi à 18h.
 
Trois jours après la déroute de la majorité aux européennes, que le ministre du Travail, François Rebsamen, attribue notamment au "ras-le-bol" des chômeurs, l'exécutif va affronter un exercice délicat mercredi à 18h: la publication du nombre d'inscrits à Pôle emploi fin avril.
Le Front national (24,85%) a remporté dimanche une victoire historique, devançant largement l'UMP (20,80%). De son côté, le PS est arrivé troisième (13,98%), enregistrant son plus mauvais score à ce scrutin.

Nouveau record fin mars

"Beaucoup de chômeurs ont émis un vote de ras-le-bol, de protestation", a estimé lundi François Rebsamen, en marge de la visite d'une agence Pôle emploi à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne). Pour y répondre, "il faut aller plus vite, plus fort, il n'y a pas d'autres priorités que l'emploi."
Fin mars, malgré une quasi stabilisation, le nombre de chômeurs sans activité avait atteint un nouveau record: 3.349.300 en métropole. Pôle emploi avait alors enregistré 1.600 nouveaux inscrits dans la catégorie A (sans aucune activité) et 11.700 en incluant ceux qui exerçaient une petite activité.

Pas de baisse dans l'immédiat

Et selon l'Unédic, il ne faut pas attendre de baisse dans l'immédiat. Dans ses prévisions publiées la semaine dernière, l'organisme qui gère l'assurance chômage table sur une poursuite de la hausse, mais à un rythme ralenti, avec 103.200 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires en 2014 et 60.000 en 2015.
François Rebsamen affiche malgré tout son optimiste:
"On va y arriver, j'en suis sûr, je suis confiant même si ça ne se fait pas du jour au lendemain avec une baguette magique."
Si la situation s'est améliorée fin mars pour les moins de 25 ans (-0,8% sur un mois, -2,6% sur un an), elle a continué de s'aggraver pour les plus de 50 ans: +1% sur un mois, +11,8% sur un an.
Aussi, le gouvernement, qui a jusqu'à présent mis l'accent sur le chômage des jeunes, doit-il présenter d'ici la mi-juin un plan pour l'emploi des seniors. "L'alternance sera comprise dedans mais il y aura aussi des mesures que Pôle emploi devra mettre en oeuvre pour faciliter l'accueil, l'accompagnement, le suivi des seniors", a dévoilé François Rebsamen.
Tous âges confondus, l'exécutif mise sur le pacte de responsabilité, et ses 30 milliards d'euros de crédits d'impôt (CICE) et d'exonérations de cotisations patronales, pour créer jusqu'à 500.000 emplois à l'horizon 2017.

Pas de création d'emplois sans croissance du PIB

Mais le ministre du Travail a concédé à la mi-mai qu'une croissance nulle ne permettrait pas de créer des emplois, après que l'Insee eut annoncé une stabilité du PIB au premier trimestre alors que Bercy tablait sur une croissance de 0,1%.
"Une fois qu'on a mis en place tous les dispositifs de lutte pour l'emploi, après il faut la croissance, c'est vrai", a-t-il admis.
Malgré les chiffres du premier trimestre, le gouvernement a maintenu ses prévisions de croissance pour 2014 (1%) et pour 2015 (1,7%). Les économistes estiment en général que l'économie crée des emplois à partir d'une croissance moyenne annuelle de 1,5%.
De son côté, l'OCDE ne prévoit pas de baisse du chômage en métropole avant "fin 2015", tandis que la Commission européenne table, Outre-mer inclus, sur une hausse en 2014 et une baisse en 2015.
A plus long terme, François Rebsamen s'est fixé l'objectif de ramener le nombre de chômeurs sans activité "le plus près possible des trois millions" d'ici la fin du quinquennat de François Hollande en mai 2017.

Pas de baisse depuis octobre 2013

La baisse du chômage est "mon obsession, mon combat", a pour sa part déclaré début mai le président, estimant qu'il n'aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un deuxième mandat si le chômage ne baissait pas d'ici 2017. Lundi, François Hollande a réaffirmé que:
"La priorité, c'est la croissance, c'est l'emploi, c'est l'investissement".
Depuis son élection en mai 2012, près de 425.000 nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi. L'établissement n'a plus enregistré de baisse des inscriptions depuis octobre 2013.

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