Les 1.300 milliards d'euros logés par les épargnants français dans les contrats d'assurance-vie attirent bien des convoitises. Après avoir détourné une partie de ces encours vers le financement des PME et des ETI, l'assurance-vie viendra-t-elle au secours des grands groupes du CAC 40 ? Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie l'envisage. Mardi, lors de son audition sur le dossier Alstom par les députés de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie et du Redressement productif a déploré que la part des investisseurs français dans les groupes du CAC 40 n'était pas suffisante pour les protéger.
" Mais nous avons une épargne nationale extraordinaire,
1.300 milliards d'euros qui sont dans l'assurance vie, qui de surcroît
jouit d'une bonification fiscale. Nous n'avons jamais encore à ce jour
décidé d'augmenter le degré de contrainte sur les compagnies d'assurance
pour qu'elles décident d'investir dans des proportions plus importantes
dans les grandes entreprises de notre pays. Nous le pourrions. Nous
avons nos fonds de pension mais on ne les utilise pas ! Cette question,
on va la poser aux assurances, aux fonds de retraite mutualistes en leur
disant que nous avons besoin que cet argent, des milliards, des
centaines de milliards, s'investisse dans nos entreprises ", a déclaré le ministre de l'Economie.
Selon la Banque de France, les non-résidents détenaient à la fin de l'année 2012 410,4 milliards d'euros d'actions des 35 sociétés françaises composant l'indice du CAC 40, sur une capitalisation boursière totale de 886,4 milliards d'euros. Pourquoi ce nombre ? Ne sont considérées comme françaises par la banque centrale les seules entreprises dont le siège social se situe dans l'Hexagone. ArcelorMittal, EADS, Solvay, STMicroelectronics et Gemalto ont déjà installé leur siège social à l'étranger.
S'ajoutant aux onze secteurs sensibles et/ou stratégiques définis par le précédent décret signé en 2004 par Dominique de Villepin, alors Premier ministre, l'énergie, l'eau, les transports, les communications électroniques et la santé publique ne sont désormais plus en « accès libre » pour les investisseurs étrangers.
La France se barricade-t-elle ? Il faudrait être naïf pour penser un seul instant qu'elle est la seule à prendre certaines précautions. En revanche, elle adopte une attitude ambivalente qui peut déconcerter les investisseurs étrangers. Tout dépend en fait du secteur qu'ils ont dans leur ligne de mire. Si leur proie appartient à un secteur stratégique, l'Etat montre les dents. Si tel n'est pas le cas, il peut dérouler le tapis rouge, surtout si des emplois sont en jeu. François Hollande n'a-t-il pas créé le Conseil supérieur de l'attractivité en février pour attirer les investisseurs étrangers ? Arnaud Montebourg ne s'est-il pas prononcé en faveur d'un repreneur égyptien pour Pétroplus ? Ne s'est il pas porté garant de l'algérien Cévital, le repreneur de FagorBrandt ?
L'assurance-vie, la solution miracle ?
" Nous ne sommes pas dépourvus, nous ne sommes pas démunis, mais nous n'avons pas pris ce genre de décision. Je crois qu'il va falloir les prendre ", a poursuivi le ministre.Selon la Banque de France, les non-résidents détenaient à la fin de l'année 2012 410,4 milliards d'euros d'actions des 35 sociétés françaises composant l'indice du CAC 40, sur une capitalisation boursière totale de 886,4 milliards d'euros. Pourquoi ce nombre ? Ne sont considérées comme françaises par la banque centrale les seules entreprises dont le siège social se situe dans l'Hexagone. ArcelorMittal, EADS, Solvay, STMicroelectronics et Gemalto ont déjà installé leur siège social à l'étranger.
Les investisseurs étrangers montent en puissance
Au regard de ces montants de capitaux investis, le taux de détention par les non-résidents des actions françaises du CAC 40 atteignait 46,3 % en 2012, en hausse, comme en 2011, de près de 2,2 points de pourcentage. En signant une telle progression, le taux de détention du CAC 40 par les non-résidents est revenu aux sommets de 2004 et 2006, années au cours desquelles il dépassait les 46 %. A titre de comparaison, il s'élevait à 36% en 1999, 33,4% en 1997 et à moins de 10% à la fin des années 80. A eux seuls, les fonds souverains, notamment norvégien et qatari, contrôleraient actuellement 27% du CAC 40 selon le cabinet d'analyse financière Alphavalue qui estimait en avril à 49,9% la part du capital des entreprises du CAC 40 détenue par les investisseurs étrangers.La France veut-elle se barricader ?
Ces déclarations d'Arnaud Montebourg ne peuvent surprendre. La semaine dernière, sous l'impulsion du ministre de l'Economie, Matignon avait fait étendre par décret la liste des secteurs d'activités dans lesquels les investisseurs étrangers ne peuvent désormais investir sans l'autorisation préalable de l'Etat.S'ajoutant aux onze secteurs sensibles et/ou stratégiques définis par le précédent décret signé en 2004 par Dominique de Villepin, alors Premier ministre, l'énergie, l'eau, les transports, les communications électroniques et la santé publique ne sont désormais plus en « accès libre » pour les investisseurs étrangers.
La France se barricade-t-elle ? Il faudrait être naïf pour penser un seul instant qu'elle est la seule à prendre certaines précautions. En revanche, elle adopte une attitude ambivalente qui peut déconcerter les investisseurs étrangers. Tout dépend en fait du secteur qu'ils ont dans leur ligne de mire. Si leur proie appartient à un secteur stratégique, l'Etat montre les dents. Si tel n'est pas le cas, il peut dérouler le tapis rouge, surtout si des emplois sont en jeu. François Hollande n'a-t-il pas créé le Conseil supérieur de l'attractivité en février pour attirer les investisseurs étrangers ? Arnaud Montebourg ne s'est-il pas prononcé en faveur d'un repreneur égyptien pour Pétroplus ? Ne s'est il pas porté garant de l'algérien Cévital, le repreneur de FagorBrandt ?
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