jeudi 22 mai 2014

La Poste engage des négociations en vue d'un «pacte social»

Pour préserver sa santé économique, La Poste doit passer par «des transformations profondes et rapides» dont la réussite dépendra notamment «de la capacité des postiers à s'inscrire dans ces évolutions».
 
La Poste engage officiellement jeudi des négociations avec les organisations syndicales en vue d'un «pacte social», prévu dans le cadre de son plan stratégique 2020, les syndicats se disant «perplexes». Dans un document préparatoire, consulté par l'AFP, l'entreprise, qui emploie quelque 240.000 personnes, souligne être confrontée à «des mutations de grande ampleur», notamment avec le développement du numérique et une concurrence accrue. «Pour y faire face et préserver sa santé économique», l'entreprise doit passer par «des transformations profondes et rapides» dont la réussite dépendra notamment «de la capacité des postiers à s'inscrire dans ces évolutions», souligne La Poste.

L'entreprise rappelle les principaux objectifs de la négociation: investir dans «la formation, la mobilité et les évolutions professionnelles pour accompagner les postiers» dans les évolutions, développer des «organisations et régimes de travail agiles», améliorer les conditions de travail ou encore renforcer le dialogue social.

Le document préparatoire liste sept thèmes de négociation (dont la formation, la santé ou le management), mais, comme l'avait indiqué en mars la directrice des ressources humaines, Sylvie François, l'évolution des chiffres de l'emploi ne sera pas négociée dans ce cadre. La Poste enregistre une baisse de ses effectifs depuis plusieurs années, les départs naturels n'étant pas compensés par les embauches.
Sollicités par l'AFP, les syndicats semblaient accueillir ces discussions avec une certaine perplexité mercredi.
«Ce n'est pas la première fois que La Poste nous annonce des négociations», relève Claude Quinquis pour la CGT, premier syndicat. «Un an avant, c'était le contrat social renouvelé. Après, on a eu l'accord qualité de vie au travail qui devait ouvrir des chantiers, ça a été arrêté, ces chantiers sont repris...». «Comme on est dans une phase où ils veulent supprimer des emplois, on habille tout le reste», dit-il. Or, pour le syndicaliste, l'emploi est «au coeur du problème» mais il n'y a «aucune donnée concrète» et prévisions sur ce sujet.
Sud, deuxième syndicat, a décidé de boycotter cette séance de négociation, un syndicaliste pointant un «vide sidéral» dans le document préparatoire tandis que FO s'est dit «perplexe», la CFDT disant espérer avant tout que «les chantiers lancés arrivent à leur terme».
En mars, la DRH avait estimé que cette négociation durerait «des mois». Outre la réunion de jeudi, trois autres sont déjà programmées d'ici début juillet.

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