La Banque centrale européenne envisage des taux d'intérêt négatifs pour encourager les banques à prêter plus.
La Banque centrale européenne envisage
de plus en plus ouvertement ce qui apparaît pour le commun des mortels
comme une chimère, à savoir des «taux d'intérêt négatifs». Autrement
dit, l'obligation faite à leurs détenteurs de devoir payer un intérêt
sur les sommes d'argent qu'ils déposent sur un compte. Peter Praet, l'un des six directeurs de la BCE, qui a en charge les analyses économiques, discute de cette possibilité dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Die Zeit, publié ce jeudi, mais qui a été complaisamment distribué à l'avance à la presse internationale.
Interrogé
sur le fait que cette mesure risque d'aller à l'encontre de l'effet
recherché, en rendant plus chers les crédits bancaires, Peter Praet
récuse l'objection: «Aux ordres de grandeur dont nous parlons, je ne
m'attends pas à cette conséquence», a-t-il expliqué. Précisons que ces
taux négatifs s'appliqueraient exclusivement aux dépôts que font les
banques commerciales auprès de la BCE, lesquels s'élèvent entre 150 et
250 milliards d'euros et ne reçoivent actuellement aucune rémunération.
En pénalisant les banques, qui devraient donc acquitter un «taux
d'intérêt négatif», la BCE les inciterait à accroître leurs crédits à
l'économie.
L'ampleur de la désinflation a surpris
L'économiste
de la BCE explique qu'«il ne faut pas que nous laissions l'inflation
rester trop basse trop longtemps». Il reconnaît que depuis le début de
l'année la BCE a été constamment surprise par l'ampleur de la
désinflation. Le rythme annualisé de l'inflation est actuellement
compris entre 0,5 % et 0,7 %, soit plus d'un point inférieur aux
prévisions que la BCE elle-même anticipait à l'hiver 2012-2013. Il y a
donc le feu au lac.
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