mardi 27 mai 2014

Le chômage continuera d'augmenter dans le monde jusqu'en 2019

Selon les dernières projections de l'Organisation internationale du travail (OIT), le monde comptera 213 millions de chômeurs en 2019 contre 169 millions en 2007. La hausse est plus forte dans les pays développés.
 
Si l'Organisation internationale du travail (OIT) a réactualisé en légère baisse le nombre de chômeurs en 2013 dans le monde - à 199,9 millions contre 202 millions en janvier dernier - la tendance reste à la hausse. Plus de 213 millions de personnes seront privées d'emploi à l'horizon 2019. «Nous prévoyons une progression sur les deux prochaines années et surtout l'emploi est loin de retrouver les niveaux d'avant crise», commente Raymond Torres, directeur du département de la recherche de l'OIT.

Ainsi, le taux de chômage dans les économies développées et l'Europe est passé de 5,8% à 8,3% entre 2007 et 2014 et sera encore à 7,5% à l'horizon 2019. Pis, dans la zone euro, durement impactée par la crise des dettes souveraines en particulier dans les pays périphériques, le taux atteindra 11,2% contre 7,5% en 2007. Plus alarmant, l'expert de l'OIT pointe la persistance du chômage de longue durée: 40% des personnes privées d'emploi le sont depuis plus d'un an. «Il y a un risque de décrochage du marché de l'emploi», commente-t-il.
En revanche, l'emploi s'améliore plus rapidement outre-Atlantique: le taux de chômage est annoncé en baisse cette année à 6,7% contre 7,4% en 2013. Au final, la hausse sur la période 2007-2019 aura été moins forte qu'en Europe.

Chômage en baisse en Amérique latine et en Asie

L'organisation basée à Genève souligne dans son rapport la résistance des pays en développement. «Il n'y a eu qu'une modeste augmentation du taux de chômage au plus fort de la crise mondiale, passé de 5,4% en 2007 à 5,8% en 2009. Et depuis, il est redescendu pour retrouver son niveau d'avant crise. Cela tient à des systèmes de protection sociale souvent moins favorables où les personnes perçoivent moins d'indemnités que dans les pays développés.
Plus important, cette résistance s'explique par une meilleure conjoncture - une croissance économique globalement plus dynamique - doublée de changements structurels. Plusieurs pays ont amorcé une diversification de leurs économies, - c'est le cas en Malaisie ou au Brésil, mentionne l'OIT - et mis en place des politiques d'emploi plus actives.
Dans le détail, le chômage s'est stabilisé en Asie du Sud; il a diminué dans le sud-est asiatique et en Amérique latine, en particulier au Brésil, où le nombre de chômeurs est passé de 7,8 à 6,4 millions entre 2007 et 2014.
Cette dynamique, souligne l'OIT, va avoir un «impact majeur sur les flux migratoires». Beaucoup de travailleurs européens quittent leurs pays en crise, surtout en Europe du Sud, pour le nouveau monde. C'est le cas des Portugais qui partent tenter leur chance au Brésil ainsi qu'en Afrique, en Angola ou au Mozambique.
Le nombre total de migrants a augmenté de 57 millions depuis l'an 2000 et 19% de ces mouvements se sont produits dans les trois dernières années.

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