L’enquête annuelle de l’association « Paris sans tabac » révèle une baisse de 9 % de la consommation de tabac chez les jeunes. Une évolution qui résulterait du développement de la cigarette électronique.
La
cigarette n’est plus à la mode. Finis la « coolitude » de mauvais
garçon et la prétendue sophistication de la fumeuse, les mentalités sont
en train de changer. C’est ce que montre l’enquête annuelle de
l’association « Paris sans tabac », publiée vendredi, selon laquelle le
tabac serait en perte de vitesse chez les jeunes Parisiens, avec une
baisse de consommation observée depuis 2011. Réalisée auprès d’un
échantillon représentatif de 2% des élèves des collèges et lycées de la
capitale, cette enquête a montré une baisse de 9% du tabagisme chez ces
jeunes entre 2011 et 2014.
D’après
celle-ci, réalisée tous les ans avec la même méthodologie, la part des
fumeurs quotidiens ou occasionnels parmi les lycéens parisiens âgés de
16 à 19 ans est passée de 42,9% en 2011 à 33,5% en 2014. Chez les
collégiens âgés de 12 à 15 ans, elle a diminué dans la même proportion,
de 20,2% en 2011 à 11,1% en 2014.
L’impact de la cigarette électronique
La
vraie nouveauté n’est pourtant pas tant la baisse que la cause à
laquelle on l’associe : la cigarette électronique. Cette dernière
« ringardiserait » sa version traditionnelle auprès des jeunes. « Une
très très bonne nouvelle », estime le professeur Bertrand Dautzenberg
qui préside l’association Office français de prévention du tabagisme
(OFTA).
Ce pneumologue qui a
supervisé l’étude se réjouit surtout que la cigarette électronique n’ait
pas fait augmenter la consommation de tabac. Ce que craignaient de
nombreux spécialistes qui voyaient dans la cigarette électronique un
produit d’appel. « On pouvait craindre (...) une augmentation du taux de
fumeurs chez les jeunes et bonne surprise c’est l’inverse qui se
produit », commente-t-il pour l’AFP. Pour Bertrand Dautzenberg, c’est
essentiellement d’un changement de mentalité dont il s’agit. La
cigarette électronique « apparaît aux jeunes infiniment moins malsaine
que le tabac qui apparaît lui comme polluant, puant, coûteux et addictif
(...) malgré les efforts de l’industrie du tabac pour tromper les
adolescents », explique-t-il.
Le risque demeure
Les
résultats de cette étude constituent donc une excellente nouvelle pour
la santé des jeunes mais n’éloignent pas tous les risques pour autant.
La part des lycéens et collégiens ayant essayé la cigarette électronique
a explosé à 39% en 2014 contre 10% en 2011.
Pour
Bertrand Dautzenberg l’interdiction de vente de cigarette électronique
aux mineurs, depuis mars 2014, ne doit pas pour autant être remise en
cause. Le principal avantage de cette dernière est de permettre à des
fumeurs confirmés de « sortir du tabac ». Il n’exclut toutefois pas que
la cigarette électronique constitue pour certains une produit
d’initiation amenant au tabac. Ce dernier est responsable d’environ
73.000 décès chaque année, principalement liés à des cancers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire