Après une année dans le vert, les hôpitaux publics ont de nouveau affiché un déficit l'an dernier. Les dotations versées par l’assurance-maladie progressent moins vite que les charges de personnel.
L’embellie
aura été de courte durée. Après une année dans le vert, en 2012, les
comptes des hôpitaux sont repassés dans le rouge l’an dernier. C’est ce
que montrent les chiffres publiés ce mardi par le ministère de la Santé.
Le déficit global de l’ensemble des établissements de santé publics
s’est établi à 70 millions d’euros en 2013, alors que le résultat était
positif, à hauteur de 27 millions, un an plus tôt. « Ce déficit reste relatif, il ne représente que 0,1 % du total des produits des hôpitaux, souligne Jean Debeaupuis, directeur général de l’Offre de soins au ministère. En réalité, on peut considérer qu’on est à l’équilibre ».
Cette
perte est aussi très concentrée : 37 établissements, sur plus de 1.200,
représentent la moitié du déficit. Et le résultat positif de 2012 était
largement dû à des éléments exceptionnels, comme des cessions d’actifs
immobiliers.
Il n’empêche, la
tendance est mauvaise. La capacité d’autofinancement, qui mesure les
marges de manoeuvre financières dont disposent les hôpitaux, a reculé de
8 % l’an dernier, alors qu’elle était déjà en baisse de 4 % en 2012.
Cette dégradation s’explique par un « effet ciseau », explique le ministère. Pour la première fois depuis quatre ans, les charges de personnel
ont progressé plus vite (+2,8 %) que les produits versés par
l’assurance-maladie (+2,2 %), qui représentent les trois quarts des
ressources des établissements.
Recul des investissements
Cette
progression des frais de personnel est due en particulier à la hausse
des cotisations patronales pour la retraite des médecins et des
fonctionnaires hospitaliers, ainsi qu’à la monétisation des journées de
RTT des médecins accumulées dans les comptes épargne-temps.
Autre
indicateur mal orienté, l’endettement. La dette des hôpitaux a continué
à progresser l’an dernier, de 1 milliard d’euros, passant à 29
milliards. La progression de l’endettement est cependant « ralentie »,
en particulier grâce au recul des investissements, relève Jean
Debeaupuis. Les dépenses d’investissement ont reculé de 10 % en 2013, à 5
milliards d’euros.
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