Les journaux et sites
d'information américains s'étonnent que la France s'oppose à ce qu'ils
considèrent comme un nouveau pas dans la lutte contre l'opacité
bancaire. Les Anglais apportent un soutien discret à l'indignation
française.
L'interventionnisme français irrite outre-Atlantique. La presse américaine est dans tous ses états alors que François Hollande proteste auprès de Barack Obama sur le montant des sanctions infligées à BNP Paribas pour avoir bravé l'embargo américain sur l'Iran et le Soudan.
Dans un post de blog du New York Times , Ben Protess et Jessica Silver-Greenberg se contentent de souligner que les réactions françaises «reflètent les divergences juridiques et culturelles avec les Etats-Unis, où une intervention politique dans une affaire judiciaire est tabou». Le quotidien rappelle que les Français s'inquiètent de l'émergence d'une «justice à deux vitesses: l'une dans laquelle les banques américaines et britanniques échappent aux poursuites et l'autre qui forcerait BNP à plaider coupable et à payer une amende record».
Le magazine économique Forbes publie la tribune de Frances Coppola, qui rédige des articles sur le système bancaire pour de nombreux médias américains. Celle-ci reconnaît qu'il n'existe pas «de réponse facile» dans le dossier de la BNP. «Diplomatiquement, les Etats-Unis enverraient un signal positif si ses régulateurs enquêtaient sur les banques américaines avec autant que zèle que sur les banques européennes, plaide l'auteur. Mais c'est malheureusement un fait: les banques européennes sont un vrai désordre et les régulateurs européens sont inefficaces.» Frances Coppola conclut son billet en argumentant qu'il n'est «dans l'intérêt de personne que les banques européennes demeurent corrompues». Les Etats-Unis rendraient donc «service à tout le monde» en cherchant à «mettre de l'ordre» dans les banques européennes.
Connu pour son ton incisif, le site d'infomation économique Dealbreaker compare l'amende de BNP Paribas à la défaite de la France en 1940. «L'amende de BNP Paribas est la pire humiliation pour la France depuis 1940», titre le site.
Le site International Business Times, cofondé à New York par le Français Etienne Uzac, présente une analyse plus nuancée. Il estime que l'amende infligée à la BNP est un avertissement politique à la France: «cette punition illustre le levier que Washington a sur ses alliés», écrit Matt Schiavenza, l'auteur de l'article. Nancy Bush, une experte du système bancaire citée par IBT, confirme que «les banques européennes ont davantage besoin des États-Unis que les États-Unis ont besoin d'elles».
Le journal économique rappelle que le montant record de la sanction soit lié au refus de BNP Paribas de reconnaître ses erreurs, ce que les Américains ont pris comme une provocation. «Si c'est le cas, les autorités américaines agissent en terrain miné, estime le journal. Les États-Unis sont le plus grand marché financier au monde et toute banque internationale doit y opérer. Ses gardiens ont toutes les cartes en main et doit user de leur pouvoir avec circonspection. Toute présomption de tyrannie est extrêmement peu attractif.»
Ce n'est pas la première fois que Français et Américains s'opposent sur ce type de questions. Lorsqu'Arnaud Montebourg avait mouillé la chemise dans le dossier Alstom, la presse américaine avait raillé l'interventionnisme français. Plusieurs médias s'étaient indignés du «dirigisme» hexagonal en matière d'économie. L'affaire BNP devrait donc les conforter dans leurs certitudes.
Dans un post de blog du New York Times , Ben Protess et Jessica Silver-Greenberg se contentent de souligner que les réactions françaises «reflètent les divergences juridiques et culturelles avec les Etats-Unis, où une intervention politique dans une affaire judiciaire est tabou». Le quotidien rappelle que les Français s'inquiètent de l'émergence d'une «justice à deux vitesses: l'une dans laquelle les banques américaines et britanniques échappent aux poursuites et l'autre qui forcerait BNP à plaider coupable et à payer une amende record».
Le magazine économique Forbes publie la tribune de Frances Coppola, qui rédige des articles sur le système bancaire pour de nombreux médias américains. Celle-ci reconnaît qu'il n'existe pas «de réponse facile» dans le dossier de la BNP. «Diplomatiquement, les Etats-Unis enverraient un signal positif si ses régulateurs enquêtaient sur les banques américaines avec autant que zèle que sur les banques européennes, plaide l'auteur. Mais c'est malheureusement un fait: les banques européennes sont un vrai désordre et les régulateurs européens sont inefficaces.» Frances Coppola conclut son billet en argumentant qu'il n'est «dans l'intérêt de personne que les banques européennes demeurent corrompues». Les Etats-Unis rendraient donc «service à tout le monde» en cherchant à «mettre de l'ordre» dans les banques européennes.
Connu pour son ton incisif, le site d'infomation économique Dealbreaker compare l'amende de BNP Paribas à la défaite de la France en 1940. «L'amende de BNP Paribas est la pire humiliation pour la France depuis 1940», titre le site.
Le site International Business Times, cofondé à New York par le Français Etienne Uzac, présente une analyse plus nuancée. Il estime que l'amende infligée à la BNP est un avertissement politique à la France: «cette punition illustre le levier que Washington a sur ses alliés», écrit Matt Schiavenza, l'auteur de l'article. Nancy Bush, une experte du système bancaire citée par IBT, confirme que «les banques européennes ont davantage besoin des États-Unis que les États-Unis ont besoin d'elles».
La presse anglaise soutient prudemment les Français
Outre-Manche, les Anglais apportent un soutien discret aux critiques françaises. Le Guardian estime prudemment que Laurent Fabius «pourrait avoir raison» de s'emporter contre la sanction infligée à la BNP. «Ce ne serait pas surprenant que les autorités américaines, piquées au vif par les critiques sur leur passivité quant aux infractions bancaires, aient décidé qu'une banque française, contrairement à une autre appartenant à Wall Street, soit une cible facile», conjecture le quotidien.Le journal économique rappelle que le montant record de la sanction soit lié au refus de BNP Paribas de reconnaître ses erreurs, ce que les Américains ont pris comme une provocation. «Si c'est le cas, les autorités américaines agissent en terrain miné, estime le journal. Les États-Unis sont le plus grand marché financier au monde et toute banque internationale doit y opérer. Ses gardiens ont toutes les cartes en main et doit user de leur pouvoir avec circonspection. Toute présomption de tyrannie est extrêmement peu attractif.»
Ce n'est pas la première fois que Français et Américains s'opposent sur ce type de questions. Lorsqu'Arnaud Montebourg avait mouillé la chemise dans le dossier Alstom, la presse américaine avait raillé l'interventionnisme français. Plusieurs médias s'étaient indignés du «dirigisme» hexagonal en matière d'économie. L'affaire BNP devrait donc les conforter dans leurs certitudes.
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