Encore envisageable il y a quelques semaines, l'objectif de croissance du gouvernement est-il encore atteignable ? L'Insee est formel : c'est non. Selon l'Institut, le PIB ne progressera que de 0,7% cette année, bien moins du 1% prévu par le gouvernement sur lequel a été bâti le budget 2014 ainsi que le collectif budgétaire élaboré ces dernières semaines !
Si cette prévision est décevante, la composition de la
croissance l'est encore plus. L'activité ne reposera en effet que sur
une légère augmentation de 0,3% de la demande intérieure, le commerce
extérieur ayant une contribution nulle sur la croissance. Quel est
l'autre moteur de l'économie française ? La variation des stocks ! Ils
devraient augmenter de 0,4% sur l'ensemble de l'année.
Et pourtant… L'investissement des entreprises ne devait-il pas prendre le relais ? En janvier, les industriels interrogés par l'Insee n'affichaient-ils pas leur intention d'augmenter de 4% leur formation brute de capital fixe (FBCF) en 2014 ? Selon l'Insee, l'investissement des entreprises non financières devrait augmenter de… 0,7%.
Même le rebasage sur l'année 2010 effectué récemment par l'Insee est sans effet sur la croissance. En effet, la base 2010 intègre dans l'investissement des entreprises et des administrations publiques un certain nombre de dépenses auparavant comptées comme consommations intermédiaires : les activités de R&D, les bases de données, ainsi que les biens d'équipement à usage exclusivement militaire, ce type d'investissement ne concernant que les administrations publiques. On aurait pu imaginer que ce changement de base profite à l'investissement des entreprises, notamment parce qu'il a entraîné un relèvement mécanique de 28,7% à 29,8% du taux de marge en 2013. Pour l'instant, c'est sans effet.
C'est encourageant. Mais les 50 milliards d'euros d'économies prévues dans le projet de loi pourraient, selon elle, avoir un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017. Il pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à horizon 2017.
Heureusement, les ménages consomment
Une fois n'est pas coutume, c'est la consommation des ménages, en hausse de 0,3%, qui sera l'unique pilier de la croissance cette année, stimulée par une augmentation de 0,7% du pouvoir d'achat. Une hausse que l'Insee attribue en grande partie à la fiscalité. " Le pouvoir d'achat augmenterait au premier semestre 2014 par contrecoup des fortes hausses d'impôts fin 2013. Au second semestre, il diminuerait, en lien avec l'entrée en vigueur des hausses d'impôts supplémentaires prévues pour 2014 ", explique l'Insee.Et pourtant… L'investissement des entreprises ne devait-il pas prendre le relais ? En janvier, les industriels interrogés par l'Insee n'affichaient-ils pas leur intention d'augmenter de 4% leur formation brute de capital fixe (FBCF) en 2014 ? Selon l'Insee, l'investissement des entreprises non financières devrait augmenter de… 0,7%.
Les mesures du gouvernement ne produisent pas encore leurs effets
Pourtant, des mesures de soutien à l'économie ont été décidées, votées et sont déjà en vigueur. Outre la pérennisation des cinq dispositifs fiscaux jugés essentiels au développement des entreprises (ISF PME, crédit impôt recherche, contribution économique territoriale…) prônée par le rapport Gallois le gouvernement a mis en place le crédit impôt innovation, créé la banque publique d'investissement, lancé la phase 2 des pôles de compétitivité sensée accélérer l'industrialisation des travaux en cours, développé les comités de filière et le PEA-PME et surtout mis le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et son enveloppe de 20 milliards à la disposition des entreprises. Certes, ces mesures ne produiront pleinement leurs effets que sur le long terme. Mais il est décevant de constater qu'elles n'ont pour l'instant aucun effet, même partiel, sur l'investissement et l'activité.Même le rebasage sur l'année 2010 effectué récemment par l'Insee est sans effet sur la croissance. En effet, la base 2010 intègre dans l'investissement des entreprises et des administrations publiques un certain nombre de dépenses auparavant comptées comme consommations intermédiaires : les activités de R&D, les bases de données, ainsi que les biens d'équipement à usage exclusivement militaire, ce type d'investissement ne concernant que les administrations publiques. On aurait pu imaginer que ce changement de base profite à l'investissement des entreprises, notamment parce qu'il a entraîné un relèvement mécanique de 28,7% à 29,8% du taux de marge en 2013. Pour l'instant, c'est sans effet.
La France dans la moyenne européenne
La France tire-t-elle son épingle du jeu en Europe ? Même pas. " D'ici fin 2014, la croissance trimestrielle serait ainsi la même en France et en moyenne dans la zone euro (+0,3 % par trimestre). Les moteurs en seraient en revanche légèrement différents : davantage de consommation en France, investissement plus dynamique dans le reste de la zone euro ", précise l'Insee. En clair, cette année, quand la France jouera timidement les cigales, ses voisins européens prépareront l'avenir. A titre de comparaison, l'Allemagne devrait enregistrer une croissance annuelle de 1,8%.Les bienfaits du pacte de responsabilité effacés ?
En allégeant le coût du travail, le Pacte de responsabilité intégré au projet de loi de finances rectificatives actuellement débattu à l'Assemblée nationale peut-il offrir une bouffée d'air à la croissance française ? Selon un rapport de Valérie Rabault, la députée SRC de la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne et rapporteure du budget à la commission des finances de l'Assemblée nationale dévoilé ce week-end, ce pacte pourrait rehausser l'activité de 0,6 point de PIB à horizon 2017 et de créer 190.000 emplois.C'est encourageant. Mais les 50 milliards d'euros d'économies prévues dans le projet de loi pourraient, selon elle, avoir un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017. Il pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à horizon 2017.
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