Le rapport de Jean Pisani-Ferry
demande de revoir le mode de fixation du salaire minimum. Mais ses
propositions sur les charges sociales risquent de heurter le patronat.
Avec des mots choisis, le rapport «La France dans
dix ans» interroge un des grands totems de la société française: le
smic. Il note d'abord que le niveau du salaire minimum est élevé dans
l'Hexagone, puisqu'il se situe à 62 % du salaire médian, contre moins de
50 % dans la moyenne de l'OCDE. Or un tel niveau pénalise l'emploi des
jeunes sans qualification, selon le rapport. Le niveau moyen de
qualification des salariés français ne cesse de monter (il y a 20 ans,
40 % des actifs étaient sans diplôme, ils n'étaient plus que 22 % dans
ce cas en 2013). Mais parallèlement, le nombre de jeunes décrocheurs ne
recule plus. Ces derniers sont donc encore plus à la traîne par rapport
aux autres salariés. Et le niveau du smic devient de plus en plus
pénalisant pour eux. «Maintenir constant le ratio du salaire minimum au
salaire médian revient en réalité à renchérir relativement le travail
des jeunes non qualifiés», écrit le rapport.
Pas question pour autant de supprimer le smic. Le rapport Pisani-Ferry préconise que le rôle des branches professionnelles soit accru. Le salaire minimal serait d'abord celui de la branche, le smic ne jouant qu'un rôle de filet de sécurité. Et sans le dire expressément, le rapport suggère de le fixer plus bas. «Il sera alors possible de réexaminer quel est, pour le moyen terme, le niveau relatif du salaire minimum par rapport au salaire médian et les moyens d'y parvenir», lit-on dans le rapport.
Voilà une démonstration qui va conforter le Medef. Son président Pierre Gattaz avait fait scandale en avril avec une proposition différente mais dans le même esprit: faire que les chômeurs de longue durée et les jeunes décrocheurs puissent être embauchés sous le smic pour une période transitoire.
Et surtout, les préconisations sur les charges sociales risquent de heurter le patronat. Il demande certes que les allégements de cotisations sociales et le Cice soient intégrés dans le barème des prélèvements, pour en garantir la pérennité. Mais il critique les réductions de charges sur les salaires plus élevés, accordées dans le cadre du pacte de responsabilité. Car cette ristourne ne doperait pas l'emploi. En outre, le rapport recommande de moduler les cotisations sociales selon le comportement des entreprises, et notamment en fonction des actions qu'elles mettraient en œuvre pour développer l'employabilité de leurs salariés. Une effroyable usine à gaz en perspective!
Pas question pour autant de supprimer le smic. Le rapport Pisani-Ferry préconise que le rôle des branches professionnelles soit accru. Le salaire minimal serait d'abord celui de la branche, le smic ne jouant qu'un rôle de filet de sécurité. Et sans le dire expressément, le rapport suggère de le fixer plus bas. «Il sera alors possible de réexaminer quel est, pour le moyen terme, le niveau relatif du salaire minimum par rapport au salaire médian et les moyens d'y parvenir», lit-on dans le rapport.
Voilà une démonstration qui va conforter le Medef. Son président Pierre Gattaz avait fait scandale en avril avec une proposition différente mais dans le même esprit: faire que les chômeurs de longue durée et les jeunes décrocheurs puissent être embauchés sous le smic pour une période transitoire.
Moduler les cotisations sociales en fonction du comportement des entreprises
Une autre idée du rapport ne déplaira pas au patronat: celle de «réduire les coûts directs et indirects liés à l'application de la législation sur les licenciements». Toutefois, le rapport ne préconise pas -contrairement au patronat qui tente d'en faire son nouveau cheval de bataille- une simplification générale du code du travail.Et surtout, les préconisations sur les charges sociales risquent de heurter le patronat. Il demande certes que les allégements de cotisations sociales et le Cice soient intégrés dans le barème des prélèvements, pour en garantir la pérennité. Mais il critique les réductions de charges sur les salaires plus élevés, accordées dans le cadre du pacte de responsabilité. Car cette ristourne ne doperait pas l'emploi. En outre, le rapport recommande de moduler les cotisations sociales selon le comportement des entreprises, et notamment en fonction des actions qu'elles mettraient en œuvre pour développer l'employabilité de leurs salariés. Une effroyable usine à gaz en perspective!
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