Dans les grands groupes, la Responsabilité
sociale d'entreprise (RSE) n'est pas toujours une conviction. Investir
dans l'écosystème social ou environnemental de son activité apparaît
comme un atout pour soigner son image. Mais cela ne va bien souvent
guère au-delà. Ainsi, entendre Charles Lantieri, directeur général
délégué de la Française des Jeux (FDJ) et président de sa fondation,
désigner la RSE de son groupe comme un vrai pilier stratégique
interpelle forcément. Invité ce vendredi du rendez-vous Club Entreprises
de La Tribune et de la Chambre de commerce et d'industrie Paris
Ile-de-France, il a même désigné cette démarche comme "une condition de
pérennité" de son business model.
Et pour cause, la FDJ - qui propose ses Loto, Euro Millions et autres Millionnaire dans les bars-tabacs et points presse de l'Hexagone - n'est pas une entreprise comme les autres. Créée en 1933 pour venir en aide aux gueules cassées de la Première guerre mondiale, l'ancienne Loterie nationale française se doit d'afficher un certain "devoir d'exemplarité". "Notre activité est sensible, c'est pour ça qu'elle est fortement régulée, rappelle Charles Lantieri. C'est pour cela que l'État nous a donné un monopole sur les jeux de loterie et de paris sportifs". Sachant que pour ces derniers, seules les sociétés présentes sur la Toile sont autorisées depuis mai 2010.
Sur ce créneau, la FDJ chapeaute aussi une équipe cycliste à ses couleurs depuis 1997. Avec les révélations de l'affaire Festina l'année suivante, elle s'est activement engagée dans la lutte contre le dopage. Charles Lantieri se félicite d'ailleurs de cette "marque de fabrique" : d'après-lui, "si cette politique a été coûteuse sportivement parce qu'on ne prend pas forcément les meilleurs, on y a gagné en notoriété puisqu'on est souvent l'équipe préférée des Français".
C'est notamment pour cela que la FDJ n'a pas hésité à supprimer définitivement son Rapido en juin 2013. Particulièrement rentable, ce jeu de tirage retransmis en direct sur écran dans les cafés et bars-tabacs était considéré par les spécialistes comme un des jeux les plus addictifs... En effet, celui-ci proposait deux tirages toutes les cinq minutes sans interruption. La FDJ l'a finalement remplacé par une variante, l'Amigo, avec un seul tirage toutes les cinq minutes.
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Et pour cause, la FDJ - qui propose ses Loto, Euro Millions et autres Millionnaire dans les bars-tabacs et points presse de l'Hexagone - n'est pas une entreprise comme les autres. Créée en 1933 pour venir en aide aux gueules cassées de la Première guerre mondiale, l'ancienne Loterie nationale française se doit d'afficher un certain "devoir d'exemplarité". "Notre activité est sensible, c'est pour ça qu'elle est fortement régulée, rappelle Charles Lantieri. C'est pour cela que l'État nous a donné un monopole sur les jeux de loterie et de paris sportifs". Sachant que pour ces derniers, seules les sociétés présentes sur la Toile sont autorisées depuis mai 2010.
200 millions d'euros pour le ministère des Sports
La FDJ a donc développé une stratégie RSE complète. Via sa fondation, elle est notamment engagée depuis plusieurs années avec ELA, l'Association européenne contre les leucodystrophies, des maladies rares s'attaquant au système nerveux. Elle est particulièrement active dans la promotion du jeu responsable, dans la prévention contre la fraude et le blanchiment d'argent. La FDJ est aussi très présente dans le sport. Depuis plus de 30 ans, une part des mises collectées est attribuée à ce secteur. Une enveloppe de 250 millions d'euros va ainsi au Comité national pour le développement du sport. Elle représente ainsi "un tiers du budget du ministère des Sports", souligne Charles Lantieri.Sur ce créneau, la FDJ chapeaute aussi une équipe cycliste à ses couleurs depuis 1997. Avec les révélations de l'affaire Festina l'année suivante, elle s'est activement engagée dans la lutte contre le dopage. Charles Lantieri se félicite d'ailleurs de cette "marque de fabrique" : d'après-lui, "si cette politique a été coûteuse sportivement parce qu'on ne prend pas forcément les meilleurs, on y a gagné en notoriété puisqu'on est souvent l'équipe préférée des Français".
Un trop addictif Rapido
En clair, la FDJ fait son possible pour promouvoir une image de proximité et aussi "service public" que possible auprès du plus grand nombre. De fait, l'éventail de ses clients est large. Au total, 27,7 millions de Français jouent au Loto ou grattent ses jeux dans ses 33.000 points de ventes de l'Hexagone. Toutes les catégories sociales et toutes les bourses sont concernées, explique son directeur général délégué. En clair, il y a fort à parier que l'opinion publique se rebifferait contre le statut monopolistique de cette société détenue à 72% par l'État si elle était focalisée à 100% sur ses profits...C'est notamment pour cela que la FDJ n'a pas hésité à supprimer définitivement son Rapido en juin 2013. Particulièrement rentable, ce jeu de tirage retransmis en direct sur écran dans les cafés et bars-tabacs était considéré par les spécialistes comme un des jeux les plus addictifs... En effet, celui-ci proposait deux tirages toutes les cinq minutes sans interruption. La FDJ l'a finalement remplacé par une variante, l'Amigo, avec un seul tirage toutes les cinq minutes.
100 millionnaires de plus par an
Pour l'instant, la stratégie de la FDJ s'avère payante. En 2013, elle a réalisé un chiffre d'affaires record de 12,35 milliards d'euros, en hausse de 1,8% par rapport à l'exercice précédent. Pour attirer le chaland, les initiatives vont bon train: en début d'année, le groupe a lancé "My Million" pour créer "chaque année plus de cent nouveau millionnaires" en France. Le principe? Pour chaque tirage de l'Euro Millions, un million d'euro sera obligatoirement gagné en France via une loterie complémentaire. Mais bien sûr, une telle offre a un prix: il faut maintenant débourser 2,5 euros pour jouer à l'Euro Millions, contre 2 euros auparavant... Si la RSE compte, la FDJ sait d'abord - et surtout - faire des affaires.______
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