Les
mutualistes du secteur de l’assurance en Europe veulent défendre leurs
spécificités. Alors que le statut de mutuelle européenne est dans
l’attente des validations techniques du côté de la Commission
européenne, les sujets de régulation sont au cœur des préoccupations.
A Nice, où se tient du 4 au 6 juin le
congrès de l’Amice, il est question d’Europe. Et si le sujet de l’Europe
tel qu’il est évoqué depuis le 25 mai et la confirmation de courants
contestataires et eurosceptiques est présent, ce sont les enjeux
mutualistes qui monopolisent les débats. Dans l’attente depuis plusieurs
années d’un statut reconnaissant l’existence d’une forme mutualiste au
niveau continental, les organismes veulent montrer qu’ils sont toujours
décidés à faire aboutir un sujet ralenti par les élections. Le sujet de
la régulation est évidemment au centre des préoccupations, alors que
Solvabilité II n’a jamais été aussi présente dans les activités des
organismes.
L’Amice, association des assureurs
mutuels et coopératifs, organise son congrès dans ce sens. La présence à
la tribune de Gabriel Bernardino, président de l’EIOPA et de Sandrine
Lémery, premier secrétaire général adjoint en charge de l’assurance, au
sein de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)sont
des signaux forts.
Une régulation pour tous les organismes, sans exception et sans distinction
L’une comme l’autre ont bien sûr parlé
de Solvabilité II et de la régulation au niveau européen, unique et
applicable quel que soit la forme des entreprises. Les exercices sont en
cours, les organismes sont invités à utiliser la rubrique “questions and answers”
du site par Gabriel Bernardino pour faire part des craintes, trouver
des réponses bien sûr, mais également faire preuve de responsabilité
quant aux pratiques d’un secteur qui doit “bouger pour ne pas être se faire imposer quoi que ce soit » selon le président de l’Eiopa qui garantit “ne pas vouloir le tuer“, avoir besoin de “diversité” pour faire la richesse de l’assurance.
De diversité il est question également
dans les discours des présidents de la Mutualité et du Gema, même s’ils
s’inquiètent un peu plus du sort réservé aux organismes qu’ils fédèrent.
Les problématiques de gouvernance bien sûr, le rôle et la qualification
du président élu d’une mutuelle – sujet non retenu par M. Bernardino
alors qu’il avait été avancé par un représentant de la Maif – portent le
débat sur des enjeux que les Français ont toujours défendu : mise en
garde sur la transposition des spécifications bancaires en matière de
gouvernance, distorsion de concurrence, reconnaissance d’un statut
européen pour des partenariats, des implantations ou des stratégies de
conquêtes développées dans toute l’Europe, avec des organismes de même
sensibilité et de mêmes valeurs. “Mon ambition est de donner à notre secteur la possibilité d’être conquérant“,
conclut Etienne Caniard, le président de la FNMF. Un discours partagé
par Gérard Andreck dans l’interview qu’il nous a accordé.
C’est dans l’unité que le secteur
mutualiste peut espérer peser sur un échelon européen pris dans ses
contraintes électorales et dans sa diversité. Lors du congrès, l’unité
est clairement affichée par toutes les familles du mutualismes, et
particulièrement par les hôtes français. Un message envoyé directement
aux instances européennes par la présidente de l’Amice, Hilde
Vernaillen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire