Le calendrier fixé par Arnaud Montebourg dans le cadre de la nouvelle France industrielle semble promis au dérapage chez Alstom.
Dans
le secteur ferroviaire, les observateurs sont de plus en plus nombreux à
penser qu’un dérapage est devenu inévitable pour le TGV du futur. -
Alstom
Le TGV du futur
sera-t-il capable de circuler dès 2018, avec une campagne d’essais au
premier semestre 2017 ? En théorie, le calendrier fixé, l'an dernier,
par Arnaud Montebourg à Alstom pour la réalisation d’un des projets les
plus grand public de sa nouvelle France industrielle est encore tenable.
Mais dans le secteur ferroviaire, les observateurs sont de plus en plus
nombreux à penser qu’un dérapage est devenu inévitable.
De fait, il est difficile de savoir où en est précisément Alstom dans ses travaux, au point qu’un ponte du secteur assure qu’« ils n’ont même pas ouvert le dossier ! Ils attendent 150 millions d’euros de subventions publiques pour le faire ». Interrogé par « Les Echos », le groupe dirigé par Patrick Kron dément formellement : « Le travail a commencé, mené par un chef de projet, en lien avec des fournisseurs du secteur. Des esquisses ont été produites ». Alstom refuse, toutefois, de s’engager sur la date de 2018 : « Le planning du projet dépendra d’une opportunité commerciale, qu’elle soit en France ou à l’étranger ».
Sur
ce dossier, le groupe doit composer avec plusieurs écueils. La
finalisation de la dernière commande en date par la SNCF, tout d’abord :
cet achat de 40 rames à l’été 2013 a monopolisé les esprits jusqu’à
tout récemment. « Ce dossier occupait encore nos équipes et les leurs ces dernières semaines, » confirme la compagnie ferroviaire.
Par
ailleurs, Alstom doit tenir compte des desiderata de la SNCF (de très
loin son premier client pour les TGV). Mais celle-ci fait durer le
suspense. « Certains éléments sont encore en cours de travail à la branche voyages », convient la SNCF sans préciser lesquels.
Selon
un expert du secteur, le fait de savoir si le TGV du futur serait à un
étage ou deux (comme les TGV duplex actuels très prisés par la SNCF) ne
serait toujours pas arbitré ! « Sur ce point, Alstom est face à un dilemme, avance une source proche du dossier. La
SNCF a une nette préférence pour les duplex, qui contiennent plus de
places, mais à l’international, les clients préfèrent des trains à un
niveau ».
La divergence sur la feuille de route irait même beaucoup plus loin : « Pour Arnaud Montebourg, ce train doit être une vitrine de la technologie française, ce qui convient aux ingénieurs d’Alstom, juge un proche du dossier. Mais
la SNCF, elle, a avant tout besoin que ce train, avec un nombre de
places au moins équivalent, lui coûte 30 % moins cher ! Cela supposerait
pour Alstom de repenser totalement son train et la manière de le
produire ». Ce qui, si l’industriel décidait de relever le challenge, pèserait considérablement sur les délais.
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