Il est le nouveau visage de l’Agence pour la Création
d’Entreprise. Celui qui aura la lourde tâche de donner un nouveau
souffle à l’APCE. Rencontre avec Dominique Restino.
« On est passé très près du dépôt de bilan, mais au final, l'Agence pour la Création d'entreprise est sauvée », souffle, enfin, le nouveau président de l'APCE, Dominique Restino. Après des semaines de négociations, l'accord conclu sans doute au forceps permet à l'APCE non seulement de rester en activité, mais aussi d'entamer une nouvelle vie. Avec, à sa tête, un nouveau président, Dominique Restino. Il avait été chargé fin 2013 par le Gouvernement de réfléchir aux transformations nécessaires pour adapter l'APCE au nouveau paysage de la création d'entreprise. La mission, avec l'appui de Thierry Bert, inspecteur Général des Finances, avait mené une soixantaine d'entretiens avec l'ensemble des acteurs de la création d'entreprise. Entrepreneur, Dominique Restino est également président de l'IME France, président et fondateur du MoovJee, membre élu de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, Vice-président CCIP Paris. Autant dire, donc, qu'il connaît non seulement le monde de l'entreprise mais aussi les ressorts indispensables au renouveau de l'APCE !
Une nouvelle gouvernance incluant la CDC et Pôle Emploi
Dans ses contours, l'APCE accueille une nouvelle gouvernance rassemblant l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (CCI France), l'Assemblée permanente des chambres des métiers et de l'artisanat (APCMA), le Conseil supérieur de l'Ordre des experts comptables (CSOEC) et l'Etat. Mais, surtout, au rang de nouveaux entrants, la Caisse des Dépôts (qui met 2 millions d'euros sur la table) et Pôle Emploi : « L'APCE s'ouvre ainsi à des partenaires fondamentaux, souligne Dominique Restino. L'idée centrale est de faire de l'APCE une véritable agence de place, forte. Et pour cela, l'entrée de la Caisse des Dépôts est capitale. De même, la présence de Pôle Emploi est le signe d'une véritable politique globale de l'entrepreneuriat. »Si le projet pluriannuel (2014-2017) n'est pas encore fixé, l'idée forte, et celle qui concerne directement les entrepreneurs, est le déploiement du site internet. « Un site revisité, adapté pour répondre à de nouveaux profils de créateurs, souhaite Dominique Restino. Nous devrons mettre en place davantage de services numériques dédiés aux créateurs et repreneurs d'entreprise. » De même, le site devrait accroitre les services, notamment de formations, destinés aux professionnels de l'accompagnement à la création d'entreprise. Autant de services qui devraient mettre du beurre dans les épinards de l'Agence, qui manque cruellement de moyens. Actuellement, ses activités de service et de formation lui rapportent environ 3 millions d'euros par an.
Car tous les problèmes ne sont pas réglés. Il faudra, déplore Dominique Restino, « procéder à une restructuration managériale ». L'APCE compte actuellement 42 salariés. Concernant l'épineuse question budgétaire, «notre stratégie est d'accroître nos ressources propres, précise Dominique Restino. Car si l'Etat se désengage à terme financièrement, il ne se désengage pas de l'APCE ni de la création d'entreprise !»
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