lundi 12 mai 2014

Pour Pierre Gattaz, les hausses de salaires ne devraient pas dépasser 1 %

Pour le patron du Medef, dont la rémunération fait toujours débat, les salaires ne devraient pas progresser plus vite que l’inflation.

Le patron du Medef, Pierre Gattaz - AFP/ JEFF PACHOUD
Le patron du Medef, Pierre Gattaz - AFP/ JEFF PACHOUD
Attaqué après les révélations sur la hausse de 29 % de sa rémunération dans sa société Radiall, Pierre Gattaz, le président du Medef a répliqué dans un entretien au « Journal du Dimanche » , en n’hésitant pas à plaider une nouvelle fois pour... la modération salariale.
A ses yeux, les hausses de salaires ne devraient pas être plus rapides que l’inflation, ou «  juste un peu au-dessus.(...) Actuellement, les prix progressent de moins de 1 % sur douze mois. Il ne faudrait donc pas trop s’éloigner de 1 % », détaille-t-il. « Les partenaires sociaux ne doivent pas pousser à la roue », insiste-t-il, même si « c’est dans l’entreprise » que cela doit se négocier.

« Epiphénomène »

Le patron du Medef avait déjà prôné par le passé la modération salariale, en particulier pour les dirigeants d’entreprises qui doivent, selon lui, « modérer leur rémunération par solidarité ». « L’entreprise France ne va pas bien, il faut faire des efforts (...). Ensuite, quand la croissance est là, s’il y a des bénéfices, ils peuvent être redistribués », estime-t-il. Qualifiant, au passage, d’« épiphénomène » la passe d’armes qui l’oppose à Laurence Parisot , notamment sur ce sujet.
Le président du Medef juge que ce principe a été respecté au sein de Radiall, l’entreprise dont lui et sa famille sont propriétaires et qu’il dirige. « Mon salaire fixe a été augmenté de 3%, et celui de mes salariés de 3,3%. C’est ma rémunération variable qui a augmenté. Elle est liée aux résultats (...), qui sont très bons et que je réinvestis intégralement », dit-il. « Entre 2008 et 2010, cette part variable a été nulle car l’entreprise allait moins bien. En 2002, j’ai même baissé mon salaire de 5%. C’est ça l’exemplarité», ajoute-t-il.
La question de la modération salariale est au cœur du pacte de responsabilité , dont les contreparties font actuellement l’objet de discussions entre les partenaires sociaux au niveau des branches. En France, à la différence de nombreux pays de l’OCDE, les hausses de salaires restent durablement plus élevées que l’inflation. Le gouvernement redoute que les marges dégagées grâce à la baisse du coût du travail permise par le pacte ne soient répercutées dans des hausses de salaires.

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