Pour le patron du Medef, dont la rémunération fait toujours débat, les salaires ne devraient pas progresser plus vite que l’inflation.
Attaqué après les révélations sur la hausse de 29 % de sa rémunération dans sa société Radiall, Pierre Gattaz, le président du Medef a répliqué dans un entretien au « Journal du Dimanche » , en n’hésitant pas à plaider une nouvelle fois pour... la modération salariale.
A ses yeux, les hausses de salaires ne devraient pas être plus rapides que l’inflation, ou «
juste un peu au-dessus.(...) Actuellement, les prix progressent de
moins de 1 % sur douze mois. Il ne faudrait donc pas trop s’éloigner de 1
% », détaille-t-il. « Les partenaires sociaux ne doivent pas pousser à la roue », insiste-t-il, même si « c’est dans l’entreprise » que cela doit se négocier.
« Epiphénomène »
Le
patron du Medef avait déjà prôné par le passé la modération salariale,
en particulier pour les dirigeants d’entreprises qui doivent, selon lui,
« modérer leur rémunération par solidarité ». « L’entreprise France
ne va pas bien, il faut faire des efforts (...). Ensuite, quand la
croissance est là, s’il y a des bénéfices, ils peuvent être
redistribués », estime-t-il. Qualifiant, au passage, d’« épiphénomène » la passe d’armes qui l’oppose à Laurence Parisot , notamment sur ce sujet.
Le
président du Medef juge que ce principe a été respecté au sein de
Radiall, l’entreprise dont lui et sa famille sont propriétaires et qu’il
dirige. « Mon salaire fixe a été augmenté de 3%, et celui de mes
salariés de 3,3%. C’est ma rémunération variable qui a augmenté. Elle
est liée aux résultats (...), qui sont très bons et que je réinvestis
intégralement », dit-il. « Entre 2008 et 2010, cette part
variable a été nulle car l’entreprise allait moins bien. En 2002, j’ai
même baissé mon salaire de 5%. C’est ça l’exemplarité», ajoute-t-il.
La question de la modération salariale est au cœur du pacte de responsabilité , dont les contreparties font actuellement l’objet de discussions
entre les partenaires sociaux au niveau des branches. En France, à la
différence de nombreux pays de l’OCDE, les hausses de salaires restent
durablement plus élevées que l’inflation. Le gouvernement redoute que
les marges dégagées grâce à la baisse du coût du travail permise par le
pacte ne soient répercutées dans des hausses de salaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire